Le Prince-marchand – Poul Anderson

Le Prince-marchand de Poul Anderson

La Hanse galactique, tome 1

Le Bélial

Avec Le prince-marchand, prenez contact avec l’histoire du futur vue par Poul Anderson (si ce n’est déjà fait avec les aventures Dominic Flandry). Découvrez un personnage emblématique grâce à la nouvelle, Marge bénéficiaire; un style et une maestria avec la novella, Un homme qui compte! Le Prince-marchand n’est autre que Nicholas Van Rijn, à la tête de la fameuse Ligue Polesotechnique.

Marge bénéficiare

Une zone de l’espace est sous le contrôle d’une espèce retorse et exclusive. Ses agissements mettent à mal le commerce et l’approvisionnement vers les zones éloignées du futur empire terrien. Van Rijn propose une solution inusitée mais potentiellement très efficace pour remédier à ce problème qui repose sur la notion économique de marge bénéficiaire

Certes, il y a du bon et du très bon dans cette nouvelle. Le rythme est enlevé, l’intrigue bien construite et les personnages savoureux. Notamment, le libre sieur Van Rijn qui est tout en verve et contrastes, à contre-courant des tendances de l’époque (et d’aujourd’hui). Cependant, le sort réservé à la gente féminine n’est pas de mon goût. Pas du tout.  Il me semblait que les femmes n’étaient plus capilo-tractées depuis la fin de la préhistoire…  J’ai été très déçue de ce point de vue, surtout venant d’un auteur que j’admire (même si le sexe faible n’est pas souvent mis très en valeur par Poul Anderson).

Il m’a fallu quelques jours pour passer outre ce premier contact décevant et me relancer dans la suite du Prince-marchand avec la novella Un homme qui compte.

Un homme qui compte

Ce court roman est une excellente porte d’entrée dans l’histoire du futur de Poul Anderson qui s’achèvera par la Longue Nuit. Les lecteurs pourront apprécier le style élégant et concis de l’américain, tout comme l’étendue de ses connaissances.  Van Rijn, Eric, son ingénieur et sa compagne Sandra -au demeurant, gouvernant son propre monde- se sont échoués sur Dioméde, un immense monde aquatique parsemé de quelques terres. Cette planète, son climat, ses caractéristiques ainsi que sa faune et sa flore sont totalement cohérents et crédibles. L’auteur nous explique dans une préface qu’il s’agit de sa première création du genre, en tenant compte des aspects astrophysiques, climatiques, environnementaux et physiques. Nous pouvons mesurer la prouesse réalisée, surtout dans un texte condensé. Les indigènes, des loutres volantes sont au diapason de leur planète et sont un modèle d’adaptation aux conditions diomédiennes. Leur évolution au fil des siècles, leurs divergences puis leurs affrontements inévitables sont également convaincants et documentés! Il est impossible de ne pas s’immerger totalement dans le monde aquatique et pluvieux de Dioméde. Question ambiance, j’ai ressenti une vague nuance scandinave, liée à l’âpreté des combats et la rudesse des mœurs, comme un petit parfum de la Saga du même auteur.

La difficulté est d’autant plus épineuse pour nos trois humains échoués sur cette planète océan que rien n’est comestible pour eux,  il donc vital qu’ils soient secourus avant que leurs réserves ne tombent à sec. Encore faut-il convaincre les indigènes plutôt suspicieux et belliqueux de les aider.  C’est là, qu’entre en jeu tout le génie de Van Rijn. Ces naufragés pouilleux et sans valeur aux yeux des diomédiens vont-ils parvenir à leur fin?

Nous nous doutons de l’issue. Poul Anderson parvient toutefois à nous faire vivre de bons moments de tension et de suspens à travers ce court planet opera. Chapeau! Que diantre! Ce Prince-marchand vaut le détour. Macho, gras, despotique, il s’avère gouleyant et savoureux à souhait. Nous partageons parfois l’agacement d’Eric l’ingénieur devant sa roublardise et son arrogance ainsi que l’admiration de Sandra devant son ingéniosité et son charisme. Et quel leadership!

« Je crois que sans nous, il aurait trouvé un moyen de revenir. Mais nous sans lui – non. » Tout est dit.

Les personnages féminins sont bien mieux « respectés » que dans la nouvelle d’introduction et ont  d’ailleurs un rôle crucial dans cette novella!

A ces nouvelles, s’ajoutent des textes de l’auteur, une préface incontournable et surtout une chronologie de cette histoire du futur. Elle est particulièrement bienvenue, car les textes sont disséminés dans toutes les directions (et c’est un sacré travail d’y voir clair et de proposer une référence chronologique. J’y ai passé des heures pour juste ceci et cela).

Le Prince-marchand tient davantage du planet-opera que du space-opera avec un texte cohérent et élégant qui ne néglige pas la trame et les rebondissements.  Poul Anderson met sa plume et sa créativité au service d’une histoire flamboyante dans un cadre propice à l’aventure, avec un  personnage  atypique, agaçant parfois, captivant certainement.

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18 réflexions sur “Le Prince-marchand – Poul Anderson

    • Merci Apo. La perspective d’un super combo m’a motivée, et j’étais aussi dans un livre magnifique : Maîtresse de l’Empire! Je suis heureuse que la critique soit sympa ( et j’espère qu’il n’y a pas trop de fautes, j’en ai déjà corrigé depuis la publication… 😦 )

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