Mage de guerre -Stephen Aryan

Mage de Guerre de Stephen Aryan

L’âge des ténèbres, tome 1

Bragelonne

Mage de Sang de Stephen Aryan, tome 2 de L’âge des ténèbres vient de paraître aux éditions Bragelonne. Mage de Guerre a été un franc succès et publié en France, il y a à peine 6 mois. Il faut dire que le quatrième de couverture est plutôt séduisant et le titre un appel en soi à tous les fans de fantasy.

Après la lecture de Maîtresse de l’Empire de Feist, mes attentes sont plutôt élevées que ce soit en terme d’univers, d’intrigues ou de personnages. J’espère y trouver en ouvrant les premières pages une magie qui déchire et emporte le lecteur dans des tourbillons de mana et des farandoles de sorts.

Pour tout dire, je n’ai pas trouvé la lecture inintéressante mais fade. Ma précédente immersion dans la fantasy était d’un tel niveau que mon retour dans un univers moins captivant et exotique a été proche du pétard mouillé, certes un beau pétard mais…

L’univers de Mage de Guerre de Stephen Aryan n’est ni raté, ni incohérent, ni bancal. Il nous est plutôt familier même puisque nous nous situons dans un univers médiéval, avec différentes cités ayant leurs caractéristiques propres telle que Seveldrom – typique des bastions imprenables, ou encore Perizzi à la douceur italienne et plaque tournante du commerce.

Ce qui m’a plu ce sont les divinités qui s’invitent dans la danse. Bien entendu, elles demeurent discrètes, mais leur influence est notable, voire décisive dans la conduite de la guerre. Leurs interactions avec le monde doivent être limitées, elles utilisent donc divers « artifices » pour accomplir leurs desseins. Le panthéon est riche et renouvelable. Ainsi, le piédestal sur lequel repose un dieu peut-il basculer, et certains utilisent des recours extrêmes dans leur fougue ou le désespoir pour ne pas chanceler définitivement.

Taïkon, le roi fou -trop fou à mon goût- de notre histoire veut s’élever parmi les dieux, et peut-être les dominer. Ce débile profond a élevé un culte à sa gloire, tout en opprimant et détruisant au passage des peuples dont la soumission est discutable et dont la foi ne correspond pas au nouveau dogme.  Ce roi cruel et sanguinaire est épaulé par le Nécromancien, un mage très puissant -peut-être le plus puissant existant – avide de reconnaissance et de contacts humains!!! Moins caricatural que son « patron », il a des penchants sadiques et mégalomanes.

A l’opposé, le camp des « gentils » présentent des protagonistes tout en bienveillance, compassion, et intelligence. Balfruss, le mage de guerre, qui recherche… la connaissance et un peu d’imprévu. Avec cette guerre, il va être comblé mais à quel prix! Ouvert, jeune et dynamique, il incarne l’image même du mage de héroïc-fantasy des jeux de rôle. Ses compagnons sont des seconds rôles qui manquent un peu de relief. La famille royale qu’il côtoie quotidiennement pour les besoins de la guerre est gentille, généreuse, et aimée de son peuple. Le roi et les princes font de brèves apparitions. C’est sur Talandra, la princesse et tête pensante du royaume que l’auteur s’attarde. Et, il ne faut pas oublier Vargus,  le personnage le plus nuancé du roman avec son aura mystérieuse…

Nous avons droit à des batailles rangées, des combats magiques et des luttes clandestines à base d’assassinats, d’espionnages, de corruption et de chantage. La trame est basée sur ce triptyque et ces différents niveaux corsent la saveur du récit. Or après une lecture d’envergure sur ces plans, l’élaboration de ses stratégies et leur mise en œuvre restent trop évasives pour convaincre totalement.

En revanche, le côté magie du roman est spectaculaire! L’écriture fluide de Stephen Aryan, nous permet de très bien visualiser les différents sorts et leurs effets magnifiques ou dévastateurs. Certes, ce n’est pas le système le plus original ou le plus recherché que j’ai lu jusqu’à présent , mais il n’est pas non plus le plus courant. Je n’ai rencontré dernièrement que Magie Brute qui s’en rapproche avec l’accès à la Source. C’est la partie la plus réussie du roman avec les divinités.

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Pour le reste, le rythme est entraînant même si, pendant une bonne moitié, la trame est convenue. Stephen Aryan maîtrise bien ses classiques alors la lecture demeure agréable à défaut d’être surprenante. Question ambiance c’est… bizarre avec cette opposition parfois jusqu’au macabre et limite glauque avec une bonhommie se dégageant de certaines scènes ou personnage qui flirte avec le naïf… Cette dichotomie n’est pas des plus heureuse et nuit à la qualité du roman.

Mage de guerre est distrayant, écrit avec une belle fluidité et une fougue certaine, il se lit d’une traite. En revanche, les personnages sont trop manichéens et la trame trop convenue pour s’afficher comme un chef d’œuvre. Restent le système de magie et la cène des divinités!

Je signale au passage le CONCOURS de l’Ours inculte pour gagner ce roman : page concours!!!

Autres critiques:

Le Culte d’Apophis L’Ours inculte Blog-o-livre

 

Challenge :

Défi lecture 2016 : #40 livre avec un élément (FEU)

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12 réflexions sur “Mage de guerre -Stephen Aryan

    • Il se lit facilement, mais j’en attendais davantage. Je trouve que c’est déjà lu tout cela… L’histoire est éculée.
      Alors c’est si tu as du temps, tu passeras un bon moment sans surprise mais agréable (comme les western de John Wayne). Sinon, il y a tant de découverte et de livre de qualité qui attendent!

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  1. Très bonne critique. Je vois que nous avons la même impression à propos de l’ambiance : j’ai parlé, dans ma critique, de « gritty canada dry », ou de mélange de personnages typés high fantasy avec d’autres typés Dark Fantasy, deux genres à priori complètement opposés sur ce plan.

    Sinon, j’ai trouvé le second tome moins stéréotypé, plus subtil sur le plan de la caractérisation des personnages, et plus constant dans l’intérêt (même si personnellement, en plus des batailles, des mages et des dieux, j’ajouterais l’aspect espionnage / propagande dans la liste des points intéressants du premier tome).

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