La Planète du jugement – Joe Haldeman

 

La Planète du jugement de Joe Haldeman

Star Trek

Cinquantième anniversaire oblige, je me dois de chroniquer un roman de la mythique série Star Trek, et quel meilleur hommage que de lire un grand nom de la SF, Joe Haldeman. Non, ne vous pincez pas, j’ai bien écris Joe Haldeman, l’auteur de La Guerre Eternelle. Il n’est pas le seul grand nom à avoir collaboré avec la franchise, avec plus ou moins de réussite. Évidement, je ne peux pas prétendre que La Planète du jugement vient flirter avec son roman culte… Mais qu’en est-il exactement ?

Tout commence par une mission de routine : emmener un scientifique depuis sa planète jusqu’à l’Académie Starfleet. Rien de bien excitant, et jouer les taxis n’enchante ni Kirk, ni son équipage. Pourtant, le Capitaine refuse d’accorder une permission aux membres de l’équipage durant les 4 semaines de trajet (sait-on jamais …)

Belle inspiration pour notre officier, car durant le voyage, ils tombent sur une anomalie astronomique : une planète de type M tourne autour d’un trou noir. Ce phénomène rarissime ne demande qu’à être étudié.

Haldeman nous a concocté une sorte de survival -ou un Koh-Lanta avant l’heure – dans lequel chacun doit faire face au danger, aux tensions, à la faim, aux dépaysement complet et la perspective de ne jamais rentrer. Outre l’hostilité des indigènes, les survivants vont devoir coopérer et faire preuve de résilience pour espérer dans un premier temps survivre et pourquoi pas vivre. Plusieurs membres de Starfleet sont coincés au sol dont Kirk, Spock et McCoy, et le retour à bord de l’Enterprise est bien vite compromis (la mission de sauvetage a échoué et ses membres se retrouvent confrontés à la même problématique). Nous commençons à comprendre un tel titre pour ce roman de Star Trek.

Les lois de la physiques semblent différentes, modifiées par la proximité du trou noir et la planète s’avère bien moins hospitalière que prévu. Ils doivent faire face à une flore et à une faune très agressives et dangereuses, dont des bipèdes humanoïdes loin d’être heureux  de cette visite. Ces êtres ont acquis un certain degré de civilisation et de technologie, mais sont encore bien loin du niveau des voyageurs  : ils en sont aux arcs et flèches… Mais avec des facultés psychologiques remarquables et dérangeantes. Or, cette rencontre inopportune viole un des principe majeur de Star Fleet au sujet du premier contact et de la non ingérence dans les civilisations « primitives ».

Habituellement, les œuvres de SF proposent majoritairement, un premier contact humain avec une civilisation Extra-terrestre supérieure ou équivalente à la notre. Cette inversion du rapport, moins courant, est assez intéressante et permet d’élargir cette question. Un regret : avec un auteur de ce calibre, j’aurais attendu un poil plus d’envergure sur ce sujet.

Sur le plan de la trame, Haldeman maîtrise fort bien son récit, engendrant des moments de tension qui font craindre pour la survie de l’équipage. D’ailleurs, les victimes sont rapidement nombreuses, et leur mort horrible. La supériorité technologique des membres de Starfleet s’avère bien vite  vaine… les lois de la physique propres à ce monde affectent tout l’équipement.  Finalement, tout se ligue contre les survivants qui doivent s’adapter, se tourner vers une vie « sauvage« , envisager leur futur sur place, et s’affranchir de certaines « normes« . En seront-ils capables? En serions-nous capables?

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En ce qui concerne les personnages, nous retrouvons bien les tempéraments de nos 3 figures emblématiques, confrontés à de grosses difficultés et une adversité peu commune. Dans Star Trek, le lecteur sait que le danger est limité les concernant, c’est d’ailleurs un peu dommageable pour le roman (mais, l’auteur peut difficilement contourner les éléments de la franchise). Spock est sans doute le personnage qui jouit d’un éclairage un peu particulier car la situation exige que ses barrières morales soient bien plus testées.

La planète du jugement est  un roman de SF qui ajoute une dimension philosophique et morale à sa trame survivaliste. Je me demande d’ailleurs si le crash du vol 571 dans la Cordillère des Andes en 1972 n’a pas inspiré l’auteur pour cette aventure sombre et poignante de Star Trek. Les personnages sont respectés bien que secoués, la trame est efficace et la plume d’Haldeman aisée et agréable.

Le lecteur de SF qui voudrait tester un roman de Star Trek choisirait La Planète du Jugement. Le Fan de la franchise le couvera d’un œil concupiscent, tel Golum et Son Précieux.

Challenges :

Un petit combo !

Challenge Summer Short Stories of SFFF – saison 2

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Summer Star Wars – Épisode VII

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7 réflexions sur “La Planète du jugement – Joe Haldeman

  1. Mais tu sais que ça m’intéresserait ça ?
    Aaaah, la « Prime Directive », le socle sur lequel se base toute la politique de Starfleet concernant les contacts avec les espèces moins évoluées. C’est un thème qui revient souvent dans la série, et ça donne souvent de très bons épisodes. Morale, interventionnisme, etc… Des dilemmes très intéressants.

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  2. […] Joe Haldeman, l’auteur du fameux roman La guerre éternelle est un des nombreux écrivains de SF réputés et reconnus qui se sont frottés à la franchise Star Trek. Le Monde sans fin est sa deuxième excursion dans l’univers coloré et utopique de Starfleet.  La première tentative nous avait offert un très bon roman de Sf d’action et de réflexion avec La Planète du jugement. […]

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