Les poisons de Katharz d’Audrey Alwett
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« Le Prince Alastor n’apprécie pas qu’on l’appelle « l’Indolent » (vraiment, les gens sont méchants). Pour régler la question, le Sénateur Mâton le persuade de détruire Katharz. Voilà une guerre qui sera vite gagnée !
À Katharz, la ville-prison où la Trisalliance déverse chaque année ses indésirables, la situation est intenable. Ténia Harsnik, la tyranne en place, est obsédée par un nombre, celui des habitants qui vivent entre ses murs. En aucun cas, il ne faut dépasser les cent mille, car alors CE qui dort sous la ville SE réveillerait. Si cela se produisait, rien ne pourrait L’arrêter, sauf peut-être Dame Carasse? Mais la sorcière la plus puissante de la Terre d’Airain, à ce qu’elle raconte, semble bien plus préoccupée par son bizarre apprenti que par le destin du monde. D’ailleurs, la ville ne compte que 99 500 habitants. Ce n’est pas comme si l’apocalypse était dans un mois? pas vrai ? »
Apocalypse J-35 à Apocalyse H-35…
Le ton est donné dans le quatrième de couverture. Au-delà de la trame, c’est justement cette plume insolente et mordante qui fait la saveur de ce roman.
Audrey Alwett nous raconte l’imminent réveil d’un démon planqué sous la ville de Katharz. Les conditions de son retour sont sur le point d’être réunies, aussi Ténia use-t-elle de toutes les combines pour ralentir l’augmentation de la population : assassinats discrets, titres de chevalerie pour les plus zélés, rapines, meurtres, délicates évasions,… mais attention, il faut le faire avec style et panache, sinon c’est la guillotine (et une âme de moins, une!).
La tâche de cette sanglante monarque est facilitée par l’environnement – Katharz est une ville prison, la référence à une célèbre maison paraît évidente – par la sorcière/marraine qui l’épaule, ainsi que par sa propre volonté et son tempérament d’acier. D’un autre côté, la Trisalliance lui met quelques brindilles dans les roues : espionnage d’une discrète évidence (il y a même une qui porte un « surnom » amusant : « Taupe« ), envois de prisonniers, volonté de prendre la cité,…
Bref d’un côté Ténia Harsnik tente de réduire la population, de l’autre les petits cons empilent des âmes. 100 000 est la limite… puis Salbëth s’éveillera pour dévaster la Terre d’Airain. Vous apprécierez le choix croustillant des différents noms.
Ce petit jeu de morpion aussi amusant soit-il, n’est pas le plus ludique car le lecteur assiste à la main mise sur une couronne par un sénateur forcément sans scrupule et caricatural à souhait. Sa nièce Virginie, qui n’en a que le nom, se fait appeler Grâce et doit épouser le Prince falot et fat. Les péripéties et les calembours s’enchainent sans grands temps morts,… Et bien sûr, nous assisterons à Apocalypse now!
L’humour est un élément essentiel de ce roman désopilant et sans autre prétention que le rire. Ce pari est entièrement réussi. Entre jeux de mots savoureux et subtils et blagues à deux francs six sous, le sourire s’affichait en permanence sur mes lèvres et quelques passages m’ont bien fait rire. Audrey Alwett nous dit toute son admiration pour Sir Pratchett, et ce texte est une forme d’hommage.
Généralement, je suis loin d’être une fan de ce type d’exercice me lassant très vite des situations burlesques à répétition. Avec Les poisons de Katharz, je n’ai pas atteint la saturation car l’auteur joue sur plusieurs registres de l’humour (de l’ironie dans la veine de Voltaire, aux situations comiques style Fourberies de Scapin, des jeux de mots dignes de F. Dard, à des petites choses plus subtiles). Je n’ai noté qu’une ou deux trop grosses facilités ou consensualité (Z. Yemmour, le méchant). En revanche, j’ai plutôt eu l’impression de lire une BD comparable à l’excellent De Cape et de Crocs à la place d’un roman de fantasy et cela est un poil déroutant.
Roman loufoque sans tomber dans le potache ou l’humour graveleux, l’auteur nous livre un texte ludique et séduisant. Bon pour le moral!
(vous aurez compris que j’ai passé un excellent moment)
Autres critiques :
Challenge :
Challenge Littérature de l’Imaginaire – 5° édition
Le livre :
Nombre de pages : 424
ISBN : 978-2-36629-825-3
C’est vrai qu’à comparer avec une BD, ça pourrait davantage faire un scénario de bonne facture… Je n’y avais pas pensé sous cet angle.
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Ah!Ah! j’arrive à te surprendre alors!
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Mais oui ! 😀
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Tant mieux. Mais ce roman m’a fait penser a la BD De cape et de crocs – beaucoup. Avec ce côté malicieux, cette verve et les bons mots.
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Je croyais que tu faisais allusion à sa construction surtout. Oui, sur la malice, la verve, on s’y retrouve complètement.
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Oui aussi pour la construction car c’est très visuel.
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C’est pas faux. 😉
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[…] Autres critiques : Allan (Fantastinet) ; Doris (Les lectures de Doris) ; Dup (Book en Stock) ; Eacide (What about a Dragon ?) ; Lutin (Albédo) […]
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Rien que le nom de Salbëth donne envie
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Lol, Il y a plein de petites trouvailles. C’est drôle et agréable.
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J’ai du mal avec l’humour dans les romans, je passe mon tour !
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Oui, c’est également mon cas, mais je l’ai trouvé bien écrit. C’est vrai que je suis très réticente habituellement.
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Il va falloir que je me laisse tenter, il m’intrigue diablement 🙂
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C’est sympathique, avec une très bonne dynamique.
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Pas vraiment ma came ce type de roman, je vais passer mon tour aussi.
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De ce que j’ai lu dans tes critiques, ce n’est pas le genre de lecture que je te conseillerai de but en blanc. Tu pourrais toutefois être surpris. Mais faut le sentir et en avoir envie de le lire.
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[…] Les poisons de Katharz d’Audrey Alwett […]
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