Dragon de Glace – Georges R.R. Martin

Dragon de Glace de Georges R.R. Martin

Actusf – recueil de 4 nouvelles

« Les occasions de se taire et celles de parler se présentent en nombre égal, mais nous préférons souvent la fugitive satisfaction que procurent les dernières au profit durable que nous tirons des premières. »

– Arthur Schopenhauer

“Je suis content de ma bagnole, peut-on appeler ça de l’auto-satisfaction ?”

– Philippe Geluck

Il y a peu de temps, j’ai eu une conversation intéressante au sujet des recueils de nouvelles, plus tard s’est greffé un échange de messages sur le sujet. La première abordait la qualité des livres – que ce soit des anthologies, des recueils à thème  ou des regroupements de textes d’un auteur. Les seconds évoquaient Phare 23, un recueil déguisé. Bref, toujours est-il que ces derniers se vendraient  mal – il est possible constater le classement d’écoulement sur une plateforme de vente en ligne…

Quel rapport avec Dragon de Glace du célébrissime père de Game of Thornes ?

Rien. Tout.

Voici, un recueil qui doit avoir eu son petit succès, non seulement le nom de l’auteur est une garantie de vente, et en sus, l’ouvrage est superbement illustré par Luis Royo (pour la version papier, pour le numérique, tintin!).

Voici, un ouvrage qui image mon point de vue sur les recueils de nouvelles.

Mon « constat » tient à la qualité globalement inégale des récits compris dans ce genre d’ouvrages (à quelques exceptions prés, et notamment les recueils du Bélial). S’agissant du focus sur auteur, le regroupement propose des textes disparates et de qualités inégales (Anthologie Jules Verne, Herbert ou Asimov par exemple) rarement thématique, c’est sans doute idéal pour aborder un auteur – et encore faut-il qu’il se soit fait un nom pour bien vendre – ou alors pour approfondir la connaissance du dit auteur.

Nous avons les propositions thématiques avec des textes tout autant inégaux (Les Utopiales, La Belle et la Bête, le NSO, Histoires de mutants,…) qui peuvent attirer le lecteur quand au sujet abordé – et avec quelques noms d’auteurs. Ici encore maintenir un haut niveau qualitatif global est un sacré challenge (j’ai peut-être joué jusqu’ici de la malchance) .

A l’opposé, il y a le recueil de compilation des grands textes sur une thématique  définie qui possède tous les atouts pour faire un carton plein, or il s’oppose à un lectorat un peu frileux. Bref, toujours est-il que les recueils ne se vendent pas vraiment bien, pour les diverses raisons évoquées et sans doute d’autres.

Pour Dragon de Glace, la qualité des textes ne sera pas remise en question. Quatre nouvelles sont au sommaire : Dragon de Glace, Les Contrées perdues, L’Homme Poire, Portrait de famille.

La première, Dragon de Glace, relate la complicité entre une jeune fille réservée et un fabuleux dragon de glace, source d’effroi pour les habitants de son village. Cette relation privilégiée pour cette orpheline de mère réchauffera son âme durant ces jeunes années jusqu’à ce que la guerre arrive aux portes de sa maison.

Ce texte est empli de magie et de poésie.  J’ai apprécié la faculté de GRR Martin à décrire avec finesse la puissance d’angoisse et d’émerveillement de la jeune fille, capacités qui s’estompent avec la maturité tout comme sa relation avec le dragon de glace. Touchant, agréable, il parle au cœur du lutin enfoui en moi.

Les Contrées Perdues est un récit classique en forme de conte. Aelys la grise est capable d’accéder à tous les désirs – contre monnaie sonnante et trébuchante – mais souvent c’est des regrets que le commanditaire éprouve une fois sa commande réalisée ou honorée.

La Reine demande une faveur ainsi que son preux chevalier. Pour satisfaire la couronne, notre magicienne s’aventure dans les Contrées Perdues avec un guide spécial…

Une fois, encore, un joli récit empreint de mélancolie. Le déroulé du récit ne laisse pas beaucoup de place à la surprise. Cette prévisibilité est toutefois compensée par une belle plume et une chute savamment préparée. J’ai beaucoup apprécié mon séjour dans Les Contrées Perdues.

L’Homme-Poire joue une partition totalement différente. Deux jeunes femmes, colocataires, emménagent dans un nouvel appartement. Or, la copropriété abrite un homme très étrange. Peu communicatif, puant et repoussant, il a le physique d’une poire, d’où son surnom en référence au fruit. S’engage alors un rapport de fascination-répulsion entre une des deux jeunes femmes et l’homme poire.

Prix Bram Stoker en 1987. GGR Martin est habile car nous sentons bien qu’il y a anguille sous roche, l’auteur ne le cache pas. Nous sentons de la même façon que la jeune femme va se faire avoir, c’est inéluctable. Et pourtant nous finissons par être surpris et dégoûté.

Cependant, je n’ai pas aimé cette histoire. C’est typiquement le fantastique que je ne digère pas. Ce n’est pas une mauvaise histoire, c’est juste que cela n’est pas fait pour moi.

Portrait de famille, Prix Nebula 1985. Résumer le récit donnerait trop d’informations aux  futurs lecteurs, c’est un texte qu’il faut découvrir de bout en bout. GGR Martin aborde les relations particulières unissant un auteur et ses personnages. Le lecteur se demandera si certains de ses collègues n’aiment pas (avec une grosse implication affective) davantage leurs créations/créatures que des proches à l’issue de la nouvelle.

C’est un texte très réussi qui flirte avec le malsain, sans franchir la limite. Portait de famille est tout autant une nouvelle qui prend les tripes, qu’un texte poussant à la réflexion. J’ai certes préféré la féérie proposée dans Dragon de Glace, mais ce récit mérite amplement le détour.

Globalement, les textes sont très bons et démontrent l’étendue du talent de Martin (ou son savoir-faire, ou les deux  – au choix). Le tout bénéficie d’une traduction fluide et agréable; j’ai surtout remarqué la première qui a conservé la fraîcheur ( 😉 ) et la magie qui sied parfaitement à son texte.

En revanche, pour le recueil en lui-même je ne parviens pas à faire le lien entre ces nouvelles de grande qualité ( même si je n’aime pas l’homme-poire qui n’est pas une bonne poire). Nous avons deux textes de fantasy et deux de fantastique. Le froid physique n’est pas le liant, car la température s’avère glaciale que dans les deux récits de fantasy. C’est vrai que la 3° nouvelle fait froid dans le dos, et encore c’est davantage de la répulsion et du dégoût… Ce n’est pas le cas de la dernière. Des frissons peut-être, pour Frisson de Glace ?…

Les recueils de nouvelles outre la qualité des textes, sont confrontés à la cohérence d’ensemble pas forcément discernable par le lecteur ou la lectrice… en reste donc régulièrement une pointe d’insatisfaction.

Et Dragon de glace dément quelque peu ma position de départ. Ne le boudez-pas; si vous êtes friand de fantasy féérique et de fantastique savamment dosé, il a de quoi vous satisfaire.

Autres critiques :

 Aelinel – Boudicca (le Bibliocosme)XapurAu pays des cave-trollsLorhkanEvasion Imaginaire

Challenge :

Challenge Littérature de l’Imaginaire – 5° édition

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Le Livre :
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200 pages

illustrateur : Luis Royo

Traducteurs : Pierre-Paul Durastanti – 

56 réflexions sur “Dragon de Glace – Georges R.R. Martin

  1. Le nom qui fait vendre je me suis faite avoir pour Dangerous Women, d’une nouvelle à l’autre la qualité varie beaucoup ! C’est dommage d’utiliser ce pauvre homme comme ça.

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    • Ce n’est pas le cas avec Dragon de glace, les nouvelles sont bonnes, mais je n’ai pas encore discerné le lien…. Ta mésaventure m’est arrivée à plusieurs reprise et à d’autres lecteurs, ce n’est guère étonnant que les recueils finissent pas se vendre très mal.

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      • Ben avec Dangerous Women, aucun lien, si ce n’est que l’une des nouvelles a été écrite par Martin. Sinon les autres sont de random nouvelles écrites par de random auteurs et pas dans l’univers de Martin ^^’

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          • Quand je l’ai acheté je savais qu’il avait participé à ce recueil mais pas à tout. Cependant je pensais que vu que c’est son nom qui est en gros, qu’il l’a approuvé, il y aurait de sa patte dedans. En fait non. Les nouvelles ne sont pas mauvaises mais voilà, c’est pas du Martin, donc si les gens achètent pour ça ils se font avoir.

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  2. Sur la qualité inégale des textes réunis dans les recueils / anthologies, nous sommes d’accord, comme sur le fait d’utiliser de grands noms comme attrape-nigaud. Par contre, personnellement, j’apprécie de plus en plus le format court (recueils de nouvelles ou novellas), car c’est vite lu (je sature sur les livres à 500-1000 pages), car ça me permet de lire lorsque je n’ai pas le temps de lire autre chose, et car si une nouvelle ne plaît pas (style, thèmes, ambiance, etc), on passe très vite à autre chose.

    Personnellement, il m’arrive de ne même plus signaler ce genre de recueil dans mon programme de lecture, je lis une nouvelle par-ci, par-là quand ça me chante ou quand j’ai le temps, j’écris la critique partielle dans la foulée (en mode privé), et quand j’ai tout lu, je publie la critique du recueil en entier.

    Si on ajoute à cela que j’ai toujours trouvé que le format court était un exercice d’écriture très différent du long, et souvent plus révélateur de la qualité (ou pas) d’un auteur, non seulement j’en suis un amateur de longue date, mais plus le temps passe, et plus je suis fan de ce format.

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    • Je pense que je fais partie des nigaud(e)s et des anthologies thématiques pas si bonnes. Et les revues ne publie pas que du bon. Du coup, j’ai pas mal de déconvenue avec les nouvelles. ET j’aime prendre possession des lieux dans un bouquin. Le format court le permet rarement sauf avec des textes de grande qualité ou des auteurs doués pour happer le lecteur immédiatement (Je pense notamment à Di Rollo et Le paradoxe de Grin – ou Zelazny avec Dilvish).
      Mais, je ne les aborde pas forcément on plus de la manière idoine. Je pense qu’il faut que je révise mon approche et faire comme toi, Xapur, Lupa et d’autre le suggére : les déguster de ci, de-là, au lieu de tout enfourner en une seule fois…

      Après, ce n’est pas mon format de prédilection. J’aime bien les novella ou romans courts entre deux gros bouquins.

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  3. Je garde toujours sous le coude recueils de nouvelles ou anthologies pour les phases d’apathie livresque ! Même si le contenu est souvent inégal, elles relancent immanquablement mon appétit 😉
    Ce titre me semble plus rassasiant que bon nombre d’autres, d’autant que c’est un grand chef qui est derrière, et ça compte ^_^ Je le prendrai à la carte, selon mon humeur, merci 😉

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    • Je pense qu’il va falloir sans doute que je change d’approche concernant les nouvelles. Cela se heurte à un de mes défauts : si je commence, il faut que je finisse ou que j’abandonne. Bref, il faut que l’issue soit « rapide »…
      Le titre est très bon, même si le lien entre les nouvelles est des plus obscur. Tu peux foncer! Et lire justement en fonction de tes envies et de ton humeur.
      Je garde ton conseil pour les apathies livresques. Merci.

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      • Mon problème c’est plutôt de ne jamais réussir à abandonner, il faut toujours que j’aille au bout, coûte que coûte ! Alors dans les cas de grosses désillusions, les formats courts peuvent avoir du bon finalement 😉

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        • Ah! c’est presque une malédiction…. Je laisse une centaine de pages à un auteur. Voire un peu plus, après Halte au feu! Je passe à autre chose. Il y a tant de bons romans suceptible de me plaire ou de me sidérer, hors de question de perdre du temps avec les autres…
          Effectivement, je lis les nouvelles entièrement!

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          • Oui, une malédiction, ou un espoir (souvent vain) d’être agréablement surprise, voire récompensée pour ma ténacité à la toute fin… c’est n’importe quoi, je sais ^^
            Pour 2017, je devrais m’essayer à ce Halte au feu ! salutaire. Ton argument fait mouche, merci du conseil 🙂

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            • Mon Dieu, au début, j’étais comme toi! Il fallait que je finisse le livre par acquis de conscience pour finalement du vent, de vains espoirs et surtout du temps perdu pour découvrir d’autres oeuvres. D’ailleurs, cette attitude m’a procuré des « apathies » ltteraires quand tu te forces à terminer 3, 4 romans de suite pour lesquels tu n’accroches pas.

              Tr!s bonne résolution 2017!! Halte au feu!
              Seule exception : un blogopote avertit que cela commence doucement et qu’il faut attendre un peu.
              Tant à lire! tant à lire!

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  4. J’ai beaucoup aimé les nouvelles de ce recueil mais c’est vrai qu’elles n’ont pas grand chose en commun. Les 2 premières sont vraisemblablement dans le même univers. Elles ont ma préférence également. Les 2 autres sont du fantastiques. Je ne sais pas trop ce qui a motivé le choix des nouvelles pour les regrouper mais elles sont d’une grande qualité. L’homme poire un peu moins je suis du même avis que toi peut être un peu trop glauque pour moi.

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  5. Un très bon recueil, je ne crois pas qu’il faille chercher de thématique commune. A titre d’autre exemple, j’ai les « Rois des Sables » dudit Martin, titré d’après une nouvelle du recueil, mais les autres n’ont rien à voir.
    Quant à la qualité variable des recueils ou anthologies, peut-être que ça pâtit aussi d’un certain manque auprès des auteurs ? Cercle vicieux : peu de textes disponibles, peu d’éditeurs motivés, peu de ventes etc… ?
    Sinon moi aussi, j’étais réticent aux recueils il y a quelques années, et je les apprécie maintenant. Quand les textes sont bons, cela va de soit…

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    • Oui, je suis de ton avis un très bon recueil. Ma lecture a été très satisfaisante. J’ai coché Le roi des sables en « à voir ». Si c’est du même calibre, je prends.
      J’aime bien avoir des thématiques, ou au moins un petit fil conducteur entre les nouvelles. Surtout que Martin n’est pas avare de textes…

      La qualité variable des textes est un vaste sujet et la relation de causalité aussi…. Mais, je crains que tu es raison : cercle vicieux.

      Je crois qu’il va me falloir changer d’approche concernant les nouvelles. Mais, généralement, j’aime prendre mon temps dans un livre, me familiariser, prends mes aises quoi. Le format court, à moins d’être percutant ou habile me laisse souvent sur ma faim.

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  6. Je note le retour des exergues, j’ai bien aimé celle d’Arthur.

    En ce qui concerne la qualité inégale des nouvelles d’un recueil, j’ajouterai que sur X romans, il est difficile de trouver X avis identiques. Donc logique aussi d’avoir à boire et à manger.
    Mais je suis d’accord, on reste toujours sur sa faim.

    Games of throne ne m’attirant pas plus que cela, je me laisserai bien tenter pour connaitre un peu plus le style de Georges. J’attendrai une promo d’Actusf.

    (On passe tellement de temps en compagnie des auteurs que l’on peut les appeler par leur prénom)

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    • Il faut que la chronique se prête au exergues… Celle d’Arthur correspond à la question que je me posais en écrivant celle-ci.
      Oui, c’est très logique, mais j’ai rencontré plus de l’un que de l’autre dans ce registre court, ou une absence de cohérence. Bref, comme toi, je reste souvent sur ma faim.

      C’est un recueil agréable pour prendre contact avec Georges! Tu auras ainsi quelques facettes de l’auteur. Et puis, 200 ages, cela passe vite.

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  7. Je partage ton avis sur le recueil. Les 2 premières m’ont enchantée – surtout la 2e -, la 3e m’a littéralement mise très mal à l’aise et la 4e, comme tu dis, si elle est malsaine, fait aussi réfléchir.
    Je ne suis pas sûre qu’il y ait un lien entre les textes mais ce recueil vaut la lecture tout de même, comme tu le soulignes.

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  8. Bonjour
    Merci pour votre chronique. Je suis l’éditeur de ce livre chez Actusf. Je reviens simplement sur la cohérence des nouvelles. En effet, ici il n’y en a pas. C’est simplement que lorsque l’on prépare un recueil de nouvelles, il n’y a pas toujours de liens entre elles. L’auteur a écrit ces récits de manière hétérogène, en les disséminant dans le temps, variant les thématiques, les approches etc. Parfois, pour certains recueils, on trouve un fil conducteur. Et on adore quand c’est possible. Malheureusement parfois, c’est impossible comme dans le cas présent. Mais cela ne doit pas nous empêcher de faire ce recueil. Nous en avons fait deux autres de George R.R.Martin aux éditions Actusf (Au fil du Temps et La Fleur de verre, et on a publié également deux courts romans) et là encore il n’y a pas vraiment de cohérence entre les nouvelles (enfin, on a essayé de les regrouper par petites thématiques, sur deux trois textes, mais c’est tout).

    J’ai bien conscience aussi que les lecteurs ne peuvent pas aimé tous les textes d’un recueil. C’est normal. Chacun a sa sensibilité et aime certaines histoires et pas d’autres. Ce qu’il y a de bien chez Georges (appelons-le Georges), c’est qu’il a une sacré plume. Même si on aime pas les récits, il faut leur reconnaitre une qualité certaine dans l’écriture (ok, je suis un peu fan aussi).

    En tout cas merci pour votre chronique et ces échanges 🙂

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    • Merci de ce commentaire et de ces explications. Cela me fait extrêmement plaisir.

      Pour les recueils je par le d’un constat général et du fait que nous sommes généralement un lectorat difficile et exigent.

      Si tous les recueils présentaient des textes de la qualité de ces 4, jamais on ne m’entendrait me plaindre ou râler. Il faut reconnaître que GGR Martin que je lis depuis 1998 a une sacré plume quelque soit le format et le registre. C’est un excellente initiative qu’Actusf publie ses nouvelles et ses romans courts. Je compte d’ailleurs les lire les 2 recueils et les 2 courts romans.

      Pour en revenir à la cohérence des recueils. Je pense que lorsqu’il y a une belle qualité, le fil conducteur peut être superflu, le livre offre ainsi une illustration des facettes et du talent de l’auteur.
      Quand ce n’est pas le cas, et que la qualité des nouvelles est disparate, le fil conducteur doit être nécessaire – et encore cela ne rend pas forcément le livre plus agréable – exemple : l’anthologie sur les mutants que j’ai trouvé navrant (ce n’est pas chez vous!! 😉 ).

      J’ai bien conscience que le challenge est difficile pour faire des recueils super sympas.
      Ah, et je suis fan de Georges aussi, mais c’est tellement courant, que je ne le précise plus.

      Merci à vous.

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  9. Je l’ai bien aimé ce recueil, même si effectivement il n’y a guère de liens entre les textes.

    Sinon je pense qu’on peut produire de très bons recueils ou anthologies, thématiques ou par auteur (les vieux livres d’or et grandes anthologies de la SF en sont la preuve). Mais il faut un bon travail de construction ou de mise en scène. Typiquement dans les recueils de Neil Gaiman y’a la moitié des nouvelles maximum qui me plaisent, mais comme l’auteur prend le temps de les présenter et de les remettre dans un contexte, ça les rend toutes intéressantes (même les poésies bizarres).
    Mais je pense qu’hélas c’est un format qui n’est absolument plus vendeur aujourd’hui, et j’en suis un peu triste parce qu’on passe à côté de trésors.

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    • Effectivement le format n’est plus trés vendeur, et je me demande s’il y a pas une organisation autour des recueils lié à l’investissement en temps (et en argent, forcément) qui régie le tour.

      Bref, j’ai bien aimé Dragon de Glace.

      Faudra que je me penche sur le cas Gaiman, surtout que j’apprécie beaucoup quand les textes sont présentés et ce qui permet de les voir différemment.

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  10. J’ai aussi noté le manque de cohésion des nouvelles entre elles. Je suis un peu obsessionnelle, c’est toujours ennuyeux. Un autre truc qui m’énerve et arrive dans 90% des cas c’est de donner comme titre au recueil le titre d’une des nouvelles. Ça me donne l’impression que cela occulte complètement les autres. A chaque fois je me demande : pour quoi celle-là plutôt qu’un autre? Comment font-ils pour ne pas s’arracher les cheveux quand ils doivent choisir? Ce serait pas plus pratique de trouver un titre qui assemble les nouvelles plutôt que d’en sortir une du lot ?

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    • J’aime aussi que les recueils présentent un homogénéité dans la mesure du possible, ou du moins pour les gros recueils, des parties liées entre elles.

      D’où ma chronique qui dévie du livre lui-m^meme. Mais, comme c’est souvent comme cela, j’avais envie d’exprimer (et de connaître vos ressentis) mon point de vue et léger agacement.

      Le titre du recueil est également un point d’interrogation, comme tu as pu le voir, ici, c’est aussi le cas. Nous sommes sur la même longueur d’onde. C’est assez mystérieux! 😉
      Chaudron, bave de crapaud, sang de cafard, zeste d’aubergine, pincée de sulfate de fer, poil d’ourang-outang : pfff… le titre.

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    • Ah ah, la question du titre, le truc sur lequel on s’arrache les cheveux. 🙂
      C’est toujours un peu compliqué. En gros, un titre doit claquer, être immédiatement repérable en librairie et facile à retenir pour les lecteurs (et surtout les futurs lecteurs). Et puis il faut qu’il ait du sens par rapport au contenu du livre. A partir de là, tout est permis. Sur les romans (et aussi sur les recueils), souvent l’auteur a déjà choisit un titre, même si parfois il y a discussion. On peut aussi de temps en temps le choisir ensemble. Dans le cadre d’un recueil, c’est compliqué parce que si on veut un titre qui ait du sens, il faudrait qu’il englobe toutes les nouvelles. Ce n’est vraiment possible que si on a un thème qui se dégage (on revient à la question précédente). Sinon, ben c’est chaud.
      Karim Berrouka s’en est bien sortit avec son « Les Ballons dirigeables rêvent-ils de poupées gonflables ? » Ca donne une idée de la folie du recueil, même s’il y a deux trois nouvelles très sérieuses. Mais ça fonctionne. Idem pour Sylvie Lainé avec ses recueils « Le Miroir aux éperluettes », « Espaces Insécables » et « Marouflages ».
      Par contre, « Au fil du temps » pour un autre recueil de George R.R.Martin dans lequel il est question d’Histoire, ça ne fonctionne pas (mea culpa).

      Du coup, souvent, à défaut d’avoir une idée géniale, on choisit une nouvelle qui soit nous semble emblématique du recueil, soit a un titre qui claque assez pour bien défendre le livre en librairie. Et tant pis pour la représentativité du contenu. D’où « Dragon de Glace » de George R.R.Martin, « Fidèle à ton pas balancé » de Sylvie Lainé, « Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps » de Laurent Queyssi etc.

      La petite cuisine des titres 🙂

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      • C’est un apport génial ici. Merci beaucoup!
        J’imagine que le choix des titres est « proprement » cornélien. Je ne vous envie pas la tâche, et en même temps j’aime apporté mon grain de sel. Je penche pour des titres avec une touche de folie, car dans les mondes imaginaires, les lecteurs recherche aussi ce côté.
        Je serai plus attirée par  » Les ballons dirigeables rêvent-ils de poupées gonflables? » -que je trouve génial, ou « Marouflages » – que par « Au fil du temps ».
        Merci beaucoup de cette explication bienvenue et très appréciée.

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  11. Bizarrement même en aimant Luis Royo et G.R.R. Martin, j’avoue que ce bouquin ne m’a jamais donné envie mais comme on ne peut pas tout lire et que cette année j’ai plein de priorités livresques ça attendra un jour…ou pas

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  12. Bien aimé ce recueil aussi, le seul lien entre elles étant : Martin. Ce qui me suffit à ma faire acheter car je sais que, bien au-delà de Game of Thrones, l’auteur est talentueux dans tous les genres, même en fantastique (genre qui m’accroche moins d’habitude) car « L’homme en forme de poire » me semble être le sommet de ce recueil avec ce mélange d’angoisse et de malsain. Vraiment une belle réussite (mais je comprends qu’on puisse ne pas apprécier).

    Concernant Martin, je te conseille également les recueils « Les rois des sables » (la nouvelle éponyme est un bijou, de même que « Par le croix et le dragon »), « Chanson pour Lya » et « Des astres et des ombres » (tous ces recueils sont sur mon blog, de même que celui que tu présentes ici). Il y en a d’autres mais je ne les ai pas encore lus.

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    • Là, je sens le grand fan de Georges! J’ai bien aimé ce recueil, sans doute davantage les deux premières nouvelles. Je compte lire Le roi des sable et Une chanson pour Lisa.

      Je vais mettre le lien avec ta chronique. J’espère que les autres recueils me plairont autant que celui-ci.

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