Descendance de Graham Masterton

Avec un héritier de Dracula!

Bragelonne

Généralement, j’évite les livres, films ou séries qui touchent à l’horreur, car je suis un lutin sensible. Pourtant, la critique d’Apophis (une fois encore) m’a donné envie de tenter cette lecture qui renoue avec le vampire. Le vrai vampire, le velu, le couillu, le touffu pas la star toute en paillettes et brillants ou l’éphèbe ombrageux et sexy.

Malgré un récit prévisible et sans grande originalité, j’en ai dégusté la plus petite parcelle sanguinolente, attitude qui pourrait rivaliser avec le comte Drakhull…

Effectivement la trame est cousue de fil blanc, et pas grand chose jusque dans les révélations finales n’apporte de réelles surprises. Graham Masterton visite le mythe du vampire, dans un roman horrifique bien loin des bluettes végétariennes hollywoodiennes. Dans ce récit, les carpaccios de tripes copieusement arrosés sont au programme, accompagnés d’un cocktail aortique de prime fraîcheur. Le lecteur assiste au maniement du couteau de cuisine avec plus ou moins de maestria des apprentis-bouchers, progéniture malade et nauséabonde des immortels assoiffés de sang et affublés d’un lourd complexe de domination.

Les Strigoï vii sont des vampires en puissance, à la condition d’opérer leur transformation complète en buvant une dernière gorgée du sang de leur maître, les Strigoï mortii. Ce dernier est représentatif du mythe vampirique véhiculé par la plupart des romans du genre avec les forces et faiblesses typiques de cette créature fantastique (ail, crucifix, argent, religion,…). L’auteur écossais ne fait qu’une petite concession à l’époque moderne, mais elle demeure une belle trouvaille dans ce domaine.

Les affaires débutent en 1944 avec le repli des forces du III° Reich à travers l’Europe. Fidèles à leur réputation, les forces d’Hitler appliquent une politique destructrice en facilitant la propagation des vampires afin de freiner les forces alliées. Le capitaine Falcon, le seul spécialiste en la matière, fait la chasse à ces êtres malfaisants avec un bon taux de réussite; son arsenal technico-religieux est divers et éclectique allant de la gousse d’ail, à la Bible ou bien aux balles en argent. Mais c’est surtout son sang-froid, sa ténacité et un penchant pour la cruauté qui expliquent ses succès.

Une fois sa mission achevée, il retourne aux USA pour poursuivre ses études et reprendre sa vie. Une existence normale interrompue en 1957 avec des séries de meurtres sanglants à Londres…

Beaucoup de points sont similaires à L’Heure du loup de McCammon : une créature mythique alignée dans l’effort de guerre (WWII), une chasse à l’homme, un personnage principal rude, déterminé, intelligent à mi-chemin entre Indiana Jones et James Bond. Même l’ambiance s’y apparente. D’un autre côté impossible de ne pas évoquer le Dracula de Bram Stoker bien que Descendance ne lui arrive pas à la cheville.  Cependant, notre vampire ou Strigoï présente la même versatilité et cruauté, ainsi que des vulnérabilités communes.

Le roman est court, sans grande originalité ou étincelle, avec une trame assez prévisible. Mais tout est globalement bien fait et le récit est suffisamment prenant, l’aspect horrifique plutôt réussi  pour qu’il se lise d’une traite. Le lecteur se retrouve à tourner les pages pour étancher sa soif de manière compulsive.

Autres critiques :

Le culte d’Apophis

Challenges :
Challenge Littérature de l’Imaginaire – 5° édition
Le livre :
  • Traducteur : François TRUCHAUD
  • Date de parution : 27/03/2008
  • Prix : 20.30 €
  • Nombre de pages : 336
  • E-book : 0,99€ – sans DRM

 

23 réflexions sur “Descendance de Graham Masterton

  1. Belle critique sur un sujet qui me touche de près, voilà une lecture qui aurait pu m’intéresser en d’autres temps où mon âme et mon esprit aimaient à voguer sur les flots sanguinolents de mon imagination. Mais c’était bien longtemps avant la chute du III° Reich. La référence au fameux comte flatte mon ego quoique plus couillu que velu et encore moins touffu mais plutôt exsangue et surtout raffiné et charmeur, subjuguant sa proie avant d’assouvir son appétence sanguinaire. Miammmm…

    Aimé par 2 personnes

    • Cher comte, je suis flattée de vous voir dans les parages. Effectivement, le charme de votre lignée est évoquée dans les pages de ce roman, et rend les situations assez glaçantes.
      Je suis ravie d’avoir participer à ce moment de douce et sanglante nostalgie.

      J’aime

  2. Ah ça je prends ! (malgré le côté prévisible et une histoire qui prend -encore- ses racines dans la 2GM…)
    J’aime l’horreur et les « vrais » monstres 😉 Comme tu le soulignes, c’est vrai qu’il y a depuis quelques années une tendance à mormoniser tout ça et c’est dommage car ça tue un peu le principe même de ce que dois être une monstre

    Aimé par 1 personne

    • Il est sympathique, j’ai passé un bon moment, j’espère que ce sera ton cas à toit aussi! 🙂

      Oui, je trouve que les monstres deviennent moins monstrueux (zombie, vampire, et autre créature). La tendance est à nous montrer combien l’homme est déjà un monstre en soi. Comme toi, je veux du vrai et du pur!

      Aimé par 1 personne

  3. Moi aussi j’aime le vampire qui en a !!!
    Voilà qui devrait étancher une petite, mais non moins authentique, soif 🙂
    Il est dans la cave, je vais le remonter pour qu’il soit à la bonne température… Ce qui devrait approcher les 37° très vite, grâce à la météo actuelle 😉 J’en ai déjà les canines qui pointent !!!
    Merci pour le retour de bar !!!

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire