L’apprentissage du guerrier – McMaster Bujold

Premier contact avec le terrible Miles!

Miles Vorkosigan est le héros de la fameuse saga homonyme, un personnage attachant et captivant. D’une taille réduite qui l’handicape, ce jeune homme précède un autre nain célèbre et tout autant charismatique, Tyrion Lanister de Games of Throne de GGR Martin.

Les deux premiers romans nous ont permis de prendre contact avec l’univers imaginé par Lois McMaster Bujold, L’apprentissage du guerrier nous offre enfin l’occasion de faire la connaissance d’un célèbre bout d’homme.

En effet, Miles vient d’échouer aux épreuves de l’académie militaire de Barrayar. Pour se changer les idées, il décide de rendre visite à sa grand-mère sur Béta, la planète d’origine de sa mère, Cordélia.  Là, suite à un enchaînement de circonstances assez cocasses, l’apprenti officier se retrouve dans les basques… d’un mercenaires en chef!

Revenons un instant pour le personnage titre. Miles est doté d’un physique peu engageant et méprisé sur son monde, il compense sa petite taille et sa fragilité par une intelligence aigüe, une verve surprenante, un aplomb, un charisme et un courage hors du commun. Cette description fait immanquablement penser à un autre nain désormais célèbre, Tyrion. Bien que les deux protagonistes partagent des points communs et des similitudes de caractères (développés pour compenser leur taille), leurs tempéraments différents. Là où les épreuves des ans ont conduit Tyrion à une malice certaine et un cynisme de circonstance, la jeunesse de Miles le pousse à un enthousiasme débordant, une témérité parfois folle et une naïveté touchante.

Ainsi,  ce jeune homme plein de compassion  se fourre dans une situation épineuse, s’aggravant à la suite de ses décisions pleines de panache, appuyées de quelques malentendus… La déprime le conduit à rechercher un meilleur état d’âme. Et comment procédé-t-il ? Par la générosité et la tentation de faire du bien autour de lui. C’est ainsi qu’il rachète un vaisseau spatial délabré à  Arde. Pour rentabiliser son achat (et craignant les foudres paternelles), faire du commerce lui semble être une voie judicieuse,  un peu contrebande accélérait juste un peu l’amortissement et de toute façon elle n’est envisagée que de manière ponctuelle. Or celle-ci conduit droit dans les mâchoires de contrebandiers et de mercenaires…. Avec sa verve, Miles trouve un moyen unique pour se sortir de cette impasse.

L’univers de Barrayar s’enrichit davantage encore, chose assez impressionnante après la lecture du roman précédent, planet-opéra pourtant déjà très dense. Nous avions auparavant, une vision de la structure politique et sociétale de ce monde particulier. Quelques escales sur Béta, étaient alors propices à des comparaisons savoureuses et permettant de placer les mœurs et conceptions des uns et des autres en relief. Nous retrouvons encore ce procédé, mais cette fois-ci axé sur la jeunesse de la patrie des Vorkosigan, et sur le poids pesant sur les épaules des héritiers vor. Le monde n’est pas aussi sécurisé qu’il ne paraît, et offre à la fois des opportunité et bien des dangers, le souffle de l’aventure, lui est digne d’un cyclone et emporte le lecteur dans son vortex puissant et ravageur.

L’apprentissage du guerrier nous propose  un roman riche, plein de surprises et de rebondissements. Les personnages sont attachants, profonds et cohérents. Un immense plaisir de lecture, pleine de punch, d’énergie et de bonne humeur. Il ne faut pas dédaigner un aspect thématique sur la différence, sur la difficulté d’assumer le regard de l’autre, la pression sociale. Le tour de force de l’auteur est d’amener le tout avec une douceur et un humour abattant les réticences. Comment ne pas être séduit ?

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35 réflexions sur “L’apprentissage du guerrier – McMaster Bujold

  1. La saga de Vorkosigan est vraiment réussie ! J’en relis qques uns de tps en tps…Ca tient bien le coup…
    J’aime bien aussi en Fantasy, les « Chalion » et le « Couteau du partage »…

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    • Ce qui a de bien avec la saga, c’est que les tomes se suffisent à eux mêmes. Tu peux en lire, un et puis cesser. Ou poursuivre pour deux ou trois volumes. Du moins c’est le cas des 4 premiers tomes.

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  2. Ca donne vraiment envie de s’y pencher… et tu le vends tellement bien !
    En plus j’aime bien les sagas à rallonge. Mais la dernère que j’ai commencé (Honor Harrington) m’est tombé des mains, alors je me méfie. lol

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    • Merci!
      Mais c’est diamétralement opposé à Honor Harrington. L’un est « sérieux » et assez premier degré, le second est dans l’humour, et le second degré. De plus la saga Vorkosigan a été plusieurs fois récompensée par des Hugos, des Nébulas…
      Vas-y fonce, cela ta plaira!

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    • Opération Cay est un préquel. Le roman peut se lire indépendamment.
      L’ordre chronologique de l’histoire :

      Cordélia
      Barrayar
      L’apprentissage du guerrier
      (Les montagnes de deuil – une nouvelle)
      Miles Vorkosigan
      Cetaganda
      (Ethan d’Athos, sans la famille Vorkosigan mais dans le même univers)
      Le Labyrinthe
      Frontières de l’infini
      Un clone encombrant
      Memory
      La danse du miroir
      Komarr
      Ekaterin
      Le poison du mariage

      Après je n’ai pas suivi, il reste 3 ou 4 tomes.

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  3. L’auteur donne effectivement :
    Mirror danse puis Memory

    Et ensuite ,

    Komarr
    A civil Campaign
    Diplomatic Imunity
    Captain Vorpatril’s Alliance
    Cryoburn
    Gentleman Jole and the Red Queen

    Et voilà! 🙂

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    • Le tout dernier (Gentleman Jole & the Red Queen) est totalement différent du reste de la série, c’est le seul qui se démarque de l’ambiance générale j’ai trouvé. Il n’en est pas moins bien, bien sur, mais je comprends que certaines personnes ai été dérangé par l’ambiance et le rythme qui contrastent vraiment avec les autres livres =)

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      • Je ne suis pas encore là! Et il va me falloir quelques temps pour y arriver, je me suis fixer 2 à 3 Vorkosigan par an…
        J’espère que celui-là me plaira tout autant que les 3 premiers. 🙂

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