Le maître du haut-Château – Philip K. Dick

Voyage au bout de l’ ennui

« 1948, fin de la Seconde Guerre mondiale et capitulation des Alliés. Vingt ans plus tard, dans les États-Pacifiques d’Amérique sous domination nippone, la vie a repris son cours. L’occupant a apporté avec lui sa philosophie et son art de vivre. À San Francisco, le Yi King, ou Livre des mutations, est devenu un guide spirituel pour de nombreux Américains, tel Robert Chidan, ce petit négociant en objets de collection made in USA. Certains Japonais, comme M. Tagomi, dénichent chez lui d’authentiques merveilles. Tandis qu’un autre livre, qu’on s’échange sous le manteau, fait également beaucoup parler de lui : Le poids de la sauterelle raconte un monde où les Alliés, en 1945, auraient gagné la guerre… »

Je vous propose de partager une chronique un peu particulière : Je reste perplexe à l’issue de ma lecture.

Voici un classique d’un grand auteur de SF, Phlip K. Dick, qui a laissé une forte empreinte sur la SF et dont le nom couronne un prix de SF. Le roman, Le Maître du Haut Château est tout aussi reconnu, presque autant salué que son auteur.

L’œuvre jouit d’un prestige notable à tel point qu’une série lui est consacrée. Et je dois dire, qu’elle est particulièrement réussie.

Mais, voilà, impossible d’achever ce roman qui ne fait que 350 pages. Le rythme est lent, très indolent, je l’ai trouvé presque oppressant physiquement.  Et pourtant je ne suis pas hermétique du tout à ce genre de construction. Alors, je m’interroge sur cette absence de rencontre entre l’auteur, son histoire et my-self.

Et pourtant, le pitch a de quoi me faire rêver, avec un « Et si... » savoureux, mâtiné d’un mystère façon poupées gigognes avec ce livre évoquant la victoire des Alliés.

Et pourtant, cette Amérique sous domination nippone, brossée avec force de détails, paraît si authentique, présente toutes les caractéristiques nécessaires à un voyage étonnant qu’il est incompréhensible que l’immersion n’aie pas fonctionné.

Et pourtant, l’intrigue promet maintes palpitations avec des enjeux élevés, des agents doubles, de l’espionnage, l’ouverture vers un autre avenir, le basculement d’une réalité vers une autre,…

Bref, cette chronique vise à partager ma perplexité, je suis passée totalement à côté de ce roman, et je ne peux vous expliquer pourquoi. Peut-être le rythme ne me correspond pas du tout.

Dépitée, je suis. Habituellement, je parviens à dire en quoi un livre m’a déplu, ici, cela reste un mystère.

Suis-je la seule ?….

Autres critiques :

Blog Uchronique

67 réflexions sur “Le maître du haut-Château – Philip K. Dick

  1. C’est sur que ce n’est pas une lecture facile, tu as surement lu la préface (ou postface suivant les éditions, il y en a tellement) ou on explique que que ce livre était censé être le premier d’une série dont le second parlait justement de l’autre coté des USA sous le joug des Allemands mais que l’auteur n’a jamais pu l’écrire.
    Du coup il manque la moitié pour faire un tout sur l’ensemble et vraiment le comprendre.

    C’est plus une vision de ce que pourrait être le monde qu’un roman en lui même. Finalement l’histoire n’est qu’une excuse pour qu’on visualise ce monde et qu’on se réjouisse que ça ne soit jamais arrivé (et ça aurait été encore pire dans le second)

    Je sais que c’était très loin d’être mon préféré de l’auteur. Et si je salue l’idée qu’il a eu, le livre est tout de même assez déprimant donc le ton ne m’a pas franchement séduite non plus.

    Aimé par 1 personne

    • C’est une version e-book. Je n’ai pas regardé s’il y avait une postface. 🙂
      Mais, je suis heureuse de tes précisions car je comprends un peu mieux le but du roman qui m’échapper presque entièrement.

      C’est une ambiance vraiment plombante, c’est sûr!
      Merci beaucoup Lianne!

      J’aime

  2. Je suis entièrement d’accord d’ailleurs, je me cite: … »le rythme du récit qui est fort lent.  C’est dommage parce que certains pourraient arrêter avant la fin et manquer ainsi les révélations finales sur les mondes parallèles ».

    Essaie peut-être de lire la fin qui est assez intéressante.

    Aimé par 1 personne

  3. Il y a une autre question derrière tout ça : aimes-tu K. Dick ? Moi je le dis franchement : je pense qu’il est connu parce qu’il a eu d’excellentes idées avant tout le monde ; mais bon sang : ses intrigues sont faibles et son style d’écriture ne vole pas haut. On me répond souvent : « il a été mal traduit ». Je veux bien l’entendre, mais ça n’explique pas des dialogues inintéressants, des personnages peu crédibles… Bref, tu m’as compris, je suis assez sévère avec K. Dick. A mon sens il a marqué l’histoire de la SF et c’est en ce sens que c’est intéressant de le lire.

    Aimé par 1 personne

  4. Je l’ai lu étant plus jeune, du moins j’ai essayé ! Car comme toi, je n’ai pas vraiment su l’achever ! Comme toi, je n’ai pas été touchée par le style d’écriture, alors qu’il y a du potentiel ! Mais je trouve la présentation hyper lourde à gérer ! Bref, je me disais que j’allais le relire, j’hésite toujours :/

    Aimé par 1 personne

    • Je me sens moins seule! Rien ne m’a touchée, et la seule chose qui m’a aider à lire jusqu’à deux cent pages péniblement c’est que l’uchronie est vraiment bien. La présentation est hyper lourde et te met un coup de bambou d’entrée.
      N’hésite plus! 😉

      Aimé par 1 personne

  5. Je l’ai lu il y a peu de temps, c’était mon premier K. Dick et c’est clairement un livre clivant. Je l’ai bien aimé, mais les rythmes lents ne me dérangent pas. Il y a eu tout un moment où l’écriture très froide, le côté un peu anxiogène (j’ai découvert peu après qu’il avait écrit ce roman à la sortie d’une grosse dépression) et le manque de but me rendait un peu tiède. Mais heureusement à un moment ça s’accélère un peu et ça devient limite captivant. La fin est vraiment superbe. Mais clairement ça plaît pas à tout le monde. Sur ma chronique, je dirige plutôt les gens vers la série pour éviter les déceptions !

    Aimé par 1 personne

    • Oui, je crois que je n’ai pas réussi à passer le cap. SUrtout que j’ai regardé la série, alors, cela n’a pas aidé non plus. Il y avait un déphasage trop grand.
      Plus que la lenteur, c’est le style qui ne m’a pas happée dans l’histoire. Mais c’est frustrant!

      J’aime

      • Oui, il y a quelque chose de vraiment étrange avec son écriture, une sorte de distance…

        J’ai regardé la série après et j’ai trouvé qu’elle gommait les aspects gênants : une entrée plus rapide dans le coeur du sujet, des personnages avec plus de reliefs et un concept exploité de manière plus dynamique.

        Aimé par 1 personne

        • OUi, j’ai bien aimé la série, alors peut-être est-ce justement cette différence entre la TV et le livre qui m’a tant éjecter de l’histoire.

          L’écriture est très distanciée, c’est sûr.

          J’aime

  6. J’avais bien aimé. Même si j’ai trouvé quelques passages, dont la fin, très cryptiques. Après je pense que c’est pas un auteur qui se laisse facilement approcher et cela n’a rien à voir avec les capacités du lecteur, seulement il n’était pas seul dans sa tête ce qui rend parfois ses écrits complexes. A titre d’exemple, j’ai trouvé Ubik meilleur, même si là aussi, il y a des passages hermétiques. Dont la conclusion qui questionne encore.

    Aimé par 1 personne

    • J’adore comme tu dis qu’il n’était pas tout seul dans sa tête!!!
      Parfois, je crois que l’on passe à côté sans plus de raisons que ce n’était pas le bon moment…
      Bref, je tenterai un autre Dick, un peu plus tard en esépérant qu’il soit tout seul à ce moment là! 😉
      Merci Samuel de ces précisions! LOL

      J’aime

  7. Oh, quel dommage ! Il est dans ma pile, je vais tâcher de l’en sortir rapidement pour pouvoir me faire mon avis et revenir t’en parler, je suis très intriguée 🙂 et je comprends, c’est très frustrant de ne pas pouvoir mettre le doigt sur ce qui coince !

    Aimé par 1 personne

  8. Je vais t’avouer une chose : je n’aime pas K Dick. J’ai ses œuvres complètes, il n’y a aucun texte dont je dirais qu’il me plait. A mon humble avis il a une influence majeure car il a eu de très bonnes idées, novatrices, etc. Mais ses écrits ne sont pas terribles. Son soit disant chef d’oeuvre Ubik est pour moi un texte très médiocre. Blade Runner est infiniment plus intéressant que la nouvelle sur laquelle il est basé. Voilà, j’ai fait mon coming out de SFeur. Ne le répète à personne . 😉

    Aimé par 3 personnes

    • Je le répète à personne! Chutttt! 😉

      Quelque part, cela me rassure car je vois qu’il ne fait pas l’unanimité. Et ce que tu dis de Dick sur son oeuvre en général : bonnes idées écriture pas top, c’est un peu le reflet que j’ai avec Ce Maître-là.
      Je tenterai autre chose, mais je ne persisterai pas forcément.

      J’aime

  9. Je l’ai lu deux fois avec plaisir. Je ne me rappelle plus dans les détails ce qui m’a plus, mais je n’ai pas souvenances de lenteur. Je ne pense pas avoir lu un autre roman avec une telle imbrication uchronique doublé d’une mise en abyme. Pour la mise en abyme, tu l’as loupé car elle n’apparait qu’à la fin je crois.
    Après, Dick ne donne que peu d’éléments aux lecteurs qui peut être perdu dans les différents fils narratifs. Je rapprocherai ce livre de certains romans de Priest.

    Certains livres ne sont pas fait pour tous les lecteurs, et le statut de « chef d’oeuvre » place parfois, souvent, la barre trop haute dans les attentes que nous avons d’un livre.
    J’ai voulu il y a quelques mois lire Ubik et je n’ai pas dépassé les premières pages. Je retenterai plus tard au cas où.

    Et au final, on peut vivre pleinement sans avoir apprécier Le maître du Haut chateau ou les autres chef d’oeuvre.

    Aimé par 2 personnes

    • Oui, j’ai loupé la fin et l’élément majeur visiblement. Mais, je n’en pouvais plus. Le statut de chef d’oeuvre m’a effectivement trompé dans le sens où je m’attendais à du Waouh assez rapidement.

      Oui, je vivrai très bien sans avoir apprécier LE Maître du haut-Château….

      Merci ami canin! 🙂

      J’aime

  10. Ah c’est étonnant car j’ai entendu beaucoup de bien sur ce roman.Mais en même temps mon souvenir de mes quelques lectures de Dick, c’est que Blade Runner le film était génial alors que j’ai trouvé le roman dont c’est tiré ennuyeux…

    Aimé par 1 personne

  11. Je vais rejoindre notre ami canin sur ce coup là : certains livres ne sont pas faits pour tous les lecteurs (et effectivement, le truc vraiment intéressant dans ce bouquin est à la fin). C’est le piège dans lequel tombe un nombre effrayant de gens : c’est considéré comme une oeuvre / un auteur majeur de la SFF, donc je DOIS le lire et ça va forcément me plaire. Eh ben non. Si c’est pas ta came, c’est pas ta came, peu importe que ce soit un des grands maîtres ou que x millions de gens aient apprécié.

    Pour ma part, j’ai énormément lu Dick au tout début de ma vie d’étudiant, et j’ai très souvent apprécié la balade.

    Aimé par 2 personnes

    • C’est vrai que je me suis peut-être fait une « obligation d’aimer » comme il est majeur. Et il faut dire que le décalage avec la série est important, alors je ne suis pas parvenue à m’immerger.

      C’est dommage, j’essaierai avec un oeuvre qui n’a pas été adapatée – ou que je n’ai pas vu.

      Aimé par 1 personne

  12. Du même avis que toi ! Le « pitch » est génial, mais la réalisation ?…Tout le pb entre fiction et narration (tu sais que c’est mon dada)…
    Le pb avec ces grands « classiques », c’est qu’ils ont souvent bcp vieilli. Pas tous, évidemment !…
    Et que comme tous les classiques, il FAUT les aimer, sinon…
    Je me souviens d’avoir lu Fondation d’Asimov avec passion (je lisais qques paragraphes aux feux rouges !). Qd j’ai essayé de les relire, il y a qques mois, ils me sont tombés des mains…

    Aimé par 1 personne

    • J’avoue que cela est franchement rassurant de vois que tout le monde n’est pas en béate admiration devant ce roman.

      Certains classiques ont vraiment vieilli. Faut que je tente Fondation mais justement il semble que la lecture ne soit pas super…. Je verrai.

      J’aime

  13. Je te conseille de lire Je suis vivant et vous êtes mort, la biographie de K. Dick par Emmanuel Carrère.

    L’écriture de ce roman y est abordée, et notamment la méthode. En gros, il a utilisé me Yi King (l’espèce de jeu-oracle mentionnées dans le roman, que je visualise comme un tarot oriental) pour établir l’intrigue !

    Aimé par 1 personne

    • Je ne l’ai pas encore finie, la série. Je voulais lire le livre avant de l’achever… et j’avoue que je ne suis plus tellement enthousiaste vis à vis de la série. Je vais laisser quelques jours passer…

      J’aime

  14. Non tu n’es pas toute seule. Les quelques tentatives que j’ai fait de KDick me confirment que Kdick avait des idées et concepts fabuleux (et souvent très bien adaptés au cinéma) mais de mauvais textes. La nouvelle des moutons mécaniques qui a donné Blade Runner est totalement inintéressante et le maître du haut château en reste à peu près à son point de départ (un peu comme la série malheureusement…). Dommage, les quelques pages du projet de suite donnaient très envie d’en savoir plus. Je pense que c’était quelqu’un qui ne savait pas forcément développer ses idées fulgurantes…

    Aimé par 1 personne

  15. La plupart des fans de Dick non souvent vu que les films et ne connaissent pas ses romans et ses nouvelles, les films sont édulcorés et remplis d’effets spéciaux, normal que les fans qui lisent les romans ensuite les trouvent bien différents, pour ma part j’ai lu les livres avant et les films me plaisent également, enfin pas tous.

    Aimé par 1 personne

  16. Je l’ai acheté en poche d’occas il y a une paire d’années et depuis, au vu des échos que j’en ai, eh bien je fais un refus d’obstacle ! Et ce n’est pas ton billet d’abandon qui va me donner envie de m’y plonger, je crains beaucoup trop de m’y ennuyer aussi !

    Aimé par 1 personne

  17. J’ai eu un peu le même ressenti ! Clairement pas adhéré à ce bouquin. L’impression que l’intrigue était dilapidée entre plusieurs ensembles qui n’avaient rien à voir jusqu’à la fin, plein d’incohérences, bref un traitement général bof bof.
    Le seul élément que j’ai apprécié c’est le côté uchronie / Japon.
    La fin était assez bizarre également, pas son meilleur bouquin

    Aimé par 1 personne

  18. En le terminant, je me suis dis que j’étais passé à côté, et j’ai lu Ubik peu de temps après, pour voir = Même sensation ! Pas d’ennui, mais pas d’enthousiasme non plus… Disons que c’était mi-figue mi-raisin ^_^ En revanche, je regarderai volontiers la série 😉

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire