Bifrost n° 93 – Peter Watts

« Pour autant que je puisse en juger, mourir en emmenant le monde avec soi, était aussi triomphal que possible ». Peter Watts

Je suppose que quelques uns d’entre vous connaissent les noms de mon trio de cœur question écrivain. Parmi eux, Peter Watts, découvert dans les pages de …. Bifrost, déjà. Depuis, j’ai presque tout lu de lui, du moins dans sa production traduite en français, le seul manquant à mon tableau est Echopraxie déconseillé par mon cher Apophis.

Alors quand, la revue a évoqué le nom du canadien pour ce numéro de Bifrost, j’ai eu un peu l’impression de gagner le gros lot à un jeu! L’impatience était au rendez-vous, et j’avoue que c’est avec une émotion certaine et un avidité avérée que j’ai déchiré l’enveloppe renfermant mon précieux.

J’ai fait un effort, pour ce numéro : pas de photo avec du jaune fluo.

Au sommaire de Bifrost 93

2 nouvelles

  • La longue patience de la Forêt de Christian Léourier
  • ZeroS de Peter Watts

Carnet de bord

  • Ballades sur l’arc
  • Paroles d’un créateur de festival

Dossier Peter Watts

  • Apprécier l’instant… craindre l’avenir
  • En route vers la dystopie avec l’optimiste en colère
  • Cartographie des gouffres Wattsiens
  • Bibliographie

Scienti-fiction

blabla

Précédent le contenu de ce numéro consacré à Peter Watt, l’éditorial d’Oliver Girard fait un point sur l’année 2018. Si la qualité était plutôt au rendez-vous, les lecteurs l’étaient sans doute pas totalement.

Ce constat n’est guère surprenant au regard de la quantité des titres publiés en SFFF. Qui arrive à lire l’ensemble de la production ?

Les deux nouvelles

La longue patience de la Forêt de Christian Léourier

Kred appartient à un peuple sylvestre qui ne quitte jamais sa forêt nourricière (et maternelle). Au-delà de l’orée du bois, l’étendue désertique qui s’offre à la vue s’avère aussi inhospitalière que létale.

Malgré la sentence de mort promise à tout aventurier en herbe, Kred se sent attiré par cet horizon funeste. Pourtant, point d’idée suicidaire chez ce jeune homme, juste le désir d’offrir un futur à son peuple, et de rencontrer une autre « civilisation ». Pour cela, il faut « franchir » ce désert.

Je suis très heureuse de retrouver la plume de Christian Léourier, découverte lors de ma lecture de Sitrinjeta. Cette nouvelle se lit aisément, sans réelle surprise quant à la tournure des événements et au dénouement. Elle combine un charme certain et une écriture très alléchante, avec des métaphores florales particulièrement adaptées. Et puis, un germe d’espoir dans ce taillis de ronces obscures, cela fait du bien!

ZeroS de Peter Watts

Asante est mort. Violemment.

Un marché lui est alors proposé : une vie contre quelques années de servitude. Pas si loin du pacte de Faust, le lecteur va découvrir une fois encore un monde plein de violence et de technologie. Une guerre fait rage dont les tenants et les aboutissants nous échappent (et je crois que son expérience personnelle avec certains grades-côtes transparaît quand même dans ces pages). Nous nous interrogeons, comme bien souvent avec cet auteur, sur le compas moral de l’entreprise. Difficile de savoir si Asante n’a finalement pas signé avec quelque diablerie…

L’intérêt essentiel ne réside pas seulement dans ces zones d’ombres, ces noirceurs qui vous attendent et qui se corsent après chaque interventions et conversations. En effet, Peter Watts construit avec Asante un personnage de zombie. Mais, nous sommes très loin du mort-vivant se régalant de tripailles et de giclées d’hémoglobine. Chez Watts, le zombie est un « zombie philosophique« , un être qui prête son corps et perd le contrôle pour un temps plus ou moins long, ou contraint, pour mener des opérations secrètes.

Cette notion est largement mise en avant dans l’entretien présent dans votre revue préférée et qui éclairera votre lecture de la dite nouvelle d’une saveur nouvelle, et sans doute encore plus amère.

Difficile de rester indifférent, et côté narratif et dramaturgie, c’est à la hauteur de mes attentes.

Carnet de bord

Ballades sur l’arc

Les critiques des livres permettent de découvrir trois petits nouveaux dans les pages de Bifrost, dont notre Astéroïde vengeur, Apophis et le représentant de la guilde des épices, Feyd Rautha.

Je n’ai retenu avec certitude que le roman Neuf Contes d’Atwood, ayant déjà lu 6 des romans critiqués, et rempli ma PAL avec quelques titres supplémentaires. La dent est toujours aussi dure avec le Erikson…

Je ne retiens pas le Olangar, ami Apo, malgré ta superbe critique.

Pour ce qui est des revues, ben,  je retiens la « platitude de la limande trop cuite« .  Faut de l’imagination!

Paroles d’un créateur de festival

JL Rivera est le créateur des Rencontres de l’imaginaire de Sèvres, qui vient de fêter sa quinzième édition. Il nous dit tout de l’origine à l’organisation qu’un tel festival exige, et ses motivations qui permettent d’aller de l’avant.

Dossier Peter Watts
  • Apprécier l’instant… craindre l’avenir

Un très long entretien avec Erwann Perchoc qui lève le voile sur l’auteur, si vous ne le connaissez pas. Tout y est évoqué : l’enfance au Canada dans une famille dysfonctionnelle, sa carrière académique, ses premiers refus, ses livres et ses projets.  Peter Watts n’hésite pas un instant à laisser ses différentes facettes transparaître, tout comme il partage une partie de son intimité.

C’est assez cash, et l’homme a des convictions ancrées qu’il défend en payant de sa personne. Outre, l’humour, c’est son humilité qui vous frappera. Bon, je la trouve somptueuse cette interview, mais je me demande si je suis bien impartiale…

  • En route vers la dystopie avec l’optimiste en colère

Ce texte (non fiction) de l’auteur est issu du recueil publié par Le Bélial, Au-delà du gouffre; ainsi, pas de découverte pour ma part. Toutefois, il est parfaitement pertinent dans le cadre du dossier Peter Watts. Il n’y a pas franchement de redondance avec l’entretien lui-même car il y expose plutôt sa vison et sa philosophie de vie.

C’est aussi un papier incontournable pour cerner l’auteur, car ses textes sont souvent qualifiés de sombres, alors que lui ne cherche pas à faire du pessimisme comme marque de fabrique. Captivant, c’est limpide.

  • Cartographie des gouffres Wattsiens

Un guide de lecture détaillé des 7 romans et du recueil de nouvelles publié à ce jour, incluant les inédits en France.

Inutile de vous dire que je vous conseille la grande majorité d’entre eux. Il me manque uniquement Crysis mais comme je suis « une fan complétiste« , je ne vais pas passer à côté. The Free-Frame révolution est déjà dans ma PAL, c’est mon auto-cadeau du jour de l’an! 😉

  • Bibliographie
Scienti-fiction

Prof nous brosse l’évolution du monstre dans l’imaginaire collectif, de la chimère au mutant, aux dinosaures et en terminant avec les monstres OGM.

C’est parfois… édifiant!

Voici un numéro qui devrait vous convaincre de lire Peter Watts, l’homme est attachant, et son engagement vis à vis de la planète des plus sincère et conscient.  L’écrivain est génial, alors vous n’avez plus qu’à foncer chez votre libraire.

Il est arrivé par courrier, bien accompagné!

 

Autres retours :

RSF Blog XapurLe chien critique Orion

33 réflexions sur “Bifrost n° 93 – Peter Watts

  1. « Echopraxie déconseillé par mon cher Apophis ». JE LE DIS : APOPHIS A TORD !!!
    (C’est suffisamment rare pour qu’on en fasse un événement, une date dont on se souviendra, à afficher dans toutes les hérésies calendaires de France, de Navarre et de Giedi Prime !)

    Aimé par 1 personne

    • Ah, mais c’est fonction de nos attentes et aussi de nos compatibilités.
      J’ai adoré Starfish et surtout Vision Aveugle, mais c’est tellement à part, que faut savoir à quoi s’attendre.
      Je te conseille déjà de lire ce bifrost, et de lire les nouvelles de l’auteur parues dans bifrost. Si tu accroches, lance-toi dans les romans.

      J’aime

  2. Je viens seulement de finir de lire l’édito !!!
    Et comme je suis dans une histoire d’orque, cela attendra un peu. Mais j’ai tout de même hâte de lire la nouvelle et l’entretien de Watts. Les romans cependant ne sont pas pour moi, mais je peux me tromper.

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire