La Maîtresse de guerre – Gabriel Katz

Sea, sex and sand

Scrinéo

Avec Elhyandra, nous avons pour ambition de lire la bibliographie de Gabriel Katz – in extenso – en lecture commune. La plume de l’auteur se prête à l’exercice car nous avons à chaque fois de l’amusement alors que nous échafaudons des théories pas forcément très plausibles… Cela fait partie du fun. Ainsi, au début de chaque printemps, vous proposons-nous le résultat de ce brainstorming fulgurant (de nos deux cerveaux). La victime cette année : La maîtresse de Guerre!

Voici le lien vers la chronique de mon binôme de choc : La Maîtresse de Guerre.

(Désolée du retard, j’ai couru après des abeilles….)

« Kaelyn, fille d’un maître d’armes, rêve de reprendre le flambeau paternel, tandis que les autres filles de son âge rêvent d’un beau mariage. Elle a le talent, l’instinct, la volonté. Elle ne demande qu’à apprendre. Mais cela ne suffit pas : c’est un monde dur, un monde d’hommes, où la place d’une femme est auprès de son mari, de ses enfants, de ses casseroles.
Il va falloir lutter.
Elle s’engage donc dans cette grande armée qui recrute partout des volontaires pour aller se battre au bout du monde. Des milliers de soldats partis « libérer » le lointain sultanat d’Azman, plaque tournante de l’esclavage, terre barbare où règnent les cannibales. Dans la violence de la guerre, elle veut acquérir seule ce que personne n’a voulu lui enseigner.
Mais le grand sud, plongé dans le chaos de l’invasion, va bouleverser son destin bien au-delà de ses attentes… »

Univers et fantasy

Nous sommes dans le même univers que Le puits des Mémoires ou encore Aeternia. Le monde dans lequel nous plonge l’auteur est typiquement médiéval fantastique. Nous rencontrons des références à Woltan, la géographie qui nous est connue par les romans précédents, continue de se dessiner gentillement. Pour autant, nul besoin de lire les romans dans l’ordre de publication, et le lecteur novice (en Katz) peut parfaitement se glisser dans l’histoire sans pré-requis.

Qualifier cette fantasy est assez délicat, car nous sommes loin de la High, pas assez nuancé pour de la Dark, et pas assez loufoque pour de la Light. Il s’agit d’un équilibre propre aux récit de Gabriel Katz, qui parvient à maintenir un rythme enlevé, un humour à bon escient (sans être potache) et de l’ambivalence sans tomber dans le crime organisé.

En fait, le roman flirte avec le Young Adult sans cette naîveté et un style d’écriture simplifié qui me fait frémir. En effet, nous suivons les aventures de Kaelyn, une jeune femme de 20 ans qui s’est engagée sur un coup de tête (ou du sort), connaît un fiasco retentissant dès sa première mission et finit esclave.

Une histoire sans dichotomie

Au niveau de l’intrigue, j’ai également noté l’absence de la dichotomie que le lecteur retrouve dans les récits destinés à un jeune public (car l’on sait bien que ces jeunes gens ne connaissent pas les valeurs morales universelles, hein). Kaelyn fait partie d’une force d’invasion de libération dont le but affiché est de mettre un terme à l’esclavage en prélevant un lourd tribu pour compenser l’effort glorieux et humaniste d’une telle entreprise. Damnas est une contrée dirigée par un sultan où l’esclavage est un lieu commun, les femmes asservies au rang d’épouse ou de bonne (employée ou esclave).

L’auteur nous brosse rapidement un tableau bien plus contrasté.

Kaelyn découvre les us et coutumes de ce nouveau pays au bord du désert, très riche en effluves, en relation, avec une harmonie qui se dessine au fil de son séjour. Un fait lui octroie une reconnaissance de son Maître, qui l’affranchie et accepte de la prendre sous son aile. Certes, l’homme est un étranger, mais il a épousé la nièce du sultan ce qui en fait un personnage éminent, surtout qu’il a un rôle clé dans la guerre contre les Rouges.  Notre jeune femme parvient à tisser des relations affectives avec une vieille employée, ainsi qu’avec une des amies de la maison. La perfection n’existe pas toutefois, elle doit faire ses preuves…

Du côté des Rouges, le balancier est imperturbable, et ils prennent un retour de manivelle en plein dans la trogne. Leur « Libération » se solde par une succession de défaites, car malgré un nombre d’homme conséquent, aucun stratège ne parvient à égaler le Maître de Guerre des armées de Damnas (et non, ce n’est pas la tribu de Dana). Ces hommes, entre rancœur et dépit, vilipendent, torturent, violent le peuple qu’ils étaient venus libérer… se transformant en ogre véniel et brutal.

Ne boudons pas notre plaisir

Tout est loin d’être parfait. L’ambiance orientale est vraiment rafraîchissante et aurait méritée que l’auteur l’approfondisse. Par conséquent, le worldbuilding sur ce seul tome est assez léger comme celui des personnages en dehors de Kaelyn, et qui restent, en sus, assez archétypaux.

Toutefois, le rythme, l’enchainement des péripéties, la plume de l’auteur fonctionnent à merveille et le roman se lit avec plaisir.

Action, amour et humour sont au rendez-vous, alors ne boudons pas ce bon divertissement.

Ce livre est pour vous si :
  • vous aimez les romans qui visent à vous divertir
  • vous souhaitez de l’action et du fun
je vous le déconseille si
  • vous avez peu d’affinités avec la fantasy
  • vous cherchez un roman plus philosophique
Autres critiques :

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41 réflexions sur “La Maîtresse de guerre – Gabriel Katz

    • Ce n’est pas exactement ce qu’elle a dit. Ce qui pourrait se rapprocher d’un cocktail de ces genres serait plus « Goblind », qui ma foi ne m’a VRAIMENT pas l’air d’un chef-d’œuvre, mais il y a aussi « Redemption’s Blade » qui se rapproche de ça avec son lendemain qui déchante, et je commence moi aussi à réfléchir à ça de mon côté. Mine de rien, aussi improbable que soit la chose, faire une HF où les créatures du Mal seraient des horreurs quasi-lovecraftiennes et les sauveurs au final guère meilleurs ouvre des perspectives fascinantes : l’humanité mérite-t-elle d’être sauvés ? Comment assurer la paix entre les nations une fois que le seigneur des ténèbres, la seule raison de se liguer ensemble contre quelque chose, ne sera plus ? Les personnages les plus droits seront-ils vraiment ceux qui combattront au premier rang, ou préféreront-ils rester dans l’ombre pour des raisons pacifiques ou des convictions religieuses ? Qu’est-ce qui peut nous assurer de la loyauté des héros ?

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  1. Je n’avais pas franchement aimé, en fait c’est surtout le fait que l’héroïne n’arrive à s’en sortir que parce qu’elle couche et attire l’attention d’un homme capable de la faire sortir de son trou qui m’avait vraiment énervé (d’ailleurs je crois que c’est la seule chose que j’ai retenu du livre sur le long terme xD)

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    • Oui, c’est vrai que npous sommes dans le YA. Mais j’avais lu les retours et je savais à quoi m’attendre, et j’aime beaucoup ma LC avec Elhy. Du coup, j’y suis allée le coeur léger, sans attente particulière, sachant que cela n’était pas son meilleur. ET finalement, cela a bien fonctionné de le prendre par ce côté léger.

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  2. Tu as utilisé à la fin de ton article le premier mot qui m’était venu à l’esprit à l’issue de ma lecture de La maîtresse de guerre l’année dernière : fun. C’est vrai que l’univers aurait pu être approfondi, les personnages aussi mais qu’est ce que c’était sympa à lire !
    Par contre, le tome 1 du Puits des mémoires m’a bien moins convaincu ; j’attends vraiment de lire le 2 pour voir si mon avis change :-).

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