Ôde à l’océan
Starfish est le premier roman de Peter Watts que j’ai lu. Je ne découvrais pas l’auteur à cette occasion, cependant ce récit scella mon intérêt grandissant pour cette plume canadienne. Vision Aveugle, quant à lui, acheva de me subjuguée. J’avais envie de me relire ce livre depuis quelques temps, essentiellement pour confirmer mes premières impressions, mais également pour juger le roman, avec une expérience dans la hard-sf un peu plus poussée. La magie opère encore.
La découverte, je la dois à Bifrost (n°54) et la nouvelle Une niche qui proposait déjà un avant-goût bien prononcé de l’univers l’océan proposé par Peter Watts.
« Lenie Clarke est chef d’équipe dans une station des abysses, sur la côte pacifique, chargée d’exploiter et de contrôler l’énergie géothermique. Comme ses compagnons, elle a d’abord suivi des tests et un entraînement rigoureux puis subi des altérations génétiques qui lui permettent d’accoutumer sa vision à l’obscurité et de respirer dans l’eau lors des sorties obligatoires.
Ce qu’elle ignore, c’est que la société qui l’emploie ne choisit pas les candidats par hasard : seuls sont recrutés des hommes et des femmes aptes à subir de fortes doses de stress, des individus présentant tous une psychologie… déviante. Le noir et le silence des profondeurs deviennent le théâtre d’un huis clos inquiétant où les monstres ne rôdent pas seulement à l’extérieur. »
A song of Ice and Fire
Cohérence et vraisemblance seront les premiers aspects qui marqueront le lecteur. Et pour cause, le sieur Watts est biologiste marin; évidemment, il baigne dans son élément… dès lors que l’histoire se situe dans les fonds marins.
Non seulement le cadre rendu est plus que convaincant, mais en sus, l’auteur évite l’écueil d’être trop docte – ou professoral – et l’immersion est parfaite. Vous plongerez dans cet océan avec une facilité assez déconcertante. Les paysages qui vous attendent, parés d’une certaine chatoyance, émerveilleront pas la richesse tout autant que par l’incongruité de certains spécimens, faune et flore réunies. Mais, ne vous leurrez pas, ce n’est une petite incursion sur les côtes de la mer Méditerranée qui vous est proposée. La douceur associée à une apparence de langueur est toute trompeuse…. car, la vivacité des êtres peuplant cet univers rivalise avec les plus vifs de nos animaux terrestres… La puissance de l’eau ne connait que peu de limite, et le moindre faux palme pas sera extrêmement punitif.
Ces eaux glacées, turbulentes et mortelles sont une source d’énergie précieuse. Or, les conditions d’exploitations sont martiennes, la pérennité du site repose alors sur les épaules d’une équipe de maintenance de choc….
J’utilise le terme « martien » volontairement. En effet à des centaines de mètres sous la surface, le monde qui attend le quidam pédestre s’avère extrême. Certes bien différent des roches rouges de notre voisine rouillée, mais tout aussi angoissante, périlleuse, et technique.
A 10 000 mètres sous les eaux, il faut effectivement du matos qui tienne la mer, et qui contienne ses colères, car tout au fond, tout n’est pas si paisible. Mais surtout il faut des hommes et femmes – volontaires – aptes à supporter le poids de l’eau. Et c’est là que la génie de l’auteur canadien s’exprime. Il paraît illusoire de pousser les limites du corps jusqu’à ces profondeurs. Alors, Peter Watts n’essaie pas de nous vendre un aquaman ou aquawoman surprenant et surhumain. Il modifie la donne et nous offre un être modifié, non pas génétiquement, mais grâce à un mariage arrangé entre la chair et la machine. Présenté ainsi, cela ne vous parle sans doute pas, pourtant, la créativité du canadien balaie toute incertitude ET vous y croyez.
Un monde de timbrés
Mais qui voudrait devenir un homme-poisson ? Qui voudrait se voir modifié au point d’emprunter un chemin différent de l’espèce humaine ? Quels sont ces hommes et femmes prêts à tant de sacrifices et de scarifications pour quoi au juste ? un peu plus d’énergie….
Les quelques personnages ne laisseront pas indifférents, Lennie Clarke en tête. Pas de héros ou de anti-héros, ici, juste une galerie de personnages câblés d’une drôle de manière, souvent misanthropes, bizarres tout au moins.
Dans ce registre aussi, l’auteur nous comble avec une dissection de la nature humaine sans concession. Les interactions parfois âpres sonnent justes, irritent aussi, émeuvent également car, ils sont finalement tout aussi fragiles que perdus. Pas étonnant au final qu’il aillent s’enterrer au fond des océans…
Un livre déjà partisan
L’aventure proposée ne se contente pas de nous faire vivre les relation chaotiques entre les six membres de cette équipe, ni de nous faire découvrir ce qui vit à 10 km sous nos pieds (ou nos bateaux). Mais bel et bien de nous faire prendre conscience d’un danger tapis, n’attendant qu’un catalyseur pour prendre une revanche bien sentie….
Tout n’est pas parfait dans ce roman. Le rythme est parfois fluctuant, la civilisation à la surface un brin caricaturale, des thématiques un peu nombreuses et pas suffisamment approfondies (un comble pour un tel roman…); toutefois la force percutante des personnages alliée à cet environnement si bien maitrisé ne peuvent que séduire. Un incontournable.
Ce livre est pour vous si :
- vous adorez Peter Watts
- vous aimez les personnages travaillés
- Si vous aimez la SF associant récit et fond
je vous le déconseille si :
- Vous ne supportez pas les huis-clos
- Vous souhaitez sortir votre mouchoir à toutes les pages
- les romans un peu techniques vous soûlent….
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Welcome hack !
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thank you!!!
I’m a little overbooked ??…..
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Faudra vraiment que je le lise, parce que Vision aveugle comme Échopraxie m’avaient mis de sacrées baffes !
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attention, ce n’est pas aussi bon. Mais, cela vaut vraiment le détour. 🙂
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D’accord 🙂 !
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🙂
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Effectivement ce fut mon premier contact avec Watts eh bien je ne fus pas déçu du voyage, une intro qui tue et un roman globalement très abouti, j’ai adoré on se sent vraiment dans les abysses avec le personnage principal, une merveille !
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Pour moi aussi, une belle pépite.
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Ah cool, j’annule l’alerte enlèvement alors 😀 Ravi de te voir de retour 😉
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J’accuse le retard lié à une très mauvaise décision de planning au mois d’avril…. je lis, mais, je n’ai pas le temps de chroniquer.
J’ai encore un petit coup de collier jusqu’à la fin de la semaine prochaine (et deux récoltes au programme), puis je prends enfin un peu de vacances.
(j’ai eu aussi une petite alerte santé – un coup de chaleur – qui m’a demandé 3 ou 4 jours de récup. le lutin a fait paf! LOL
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Oh mince. Désolé d’apprendre cela, et content de savoir que tu vas mieux.
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Oui, beaucoup. Juste un peu de fatigue résiduelle. Les vacances seront très bénéfiques pour moi et pour la lecture. 😉
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Le résumé me faisait bien envie mais je ne suis pas fan quand il y a trop de techniques dans un roman. Je passe mon chemin du coup 😉 Tu vas lire les deux suites?
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Oui, je vais lire les deux suites.
L’aspect technique est vraiment très digeste, et tout est expliqué avec pédagogie. Je n’y connais rien avec la mer, et je me suis sentie comme un poisson dans l’eau.
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Toujours pas tâté du Peter Watts (je sais, c’est mal) !
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Rhooo! C’est mal! 😉
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Contente de te revoir à distance 🙂
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Et, oui, du boulot, du boulot, comme chaque année, je me fais bien plus discréte au printemps et en début d’été. Je compte bien me rattraper dès cette fin juillet! 🙂
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Oh le retour de notre petit lutin…
Il faudrait que je réessaye ce roman, j’avais laissé tomber assez vite !
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Hé!hé! il fallait bien à un moment!
Peut-être! 😉
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Yeah Lutin est de retour
Bon, trop technique pour moi ce bouquin lol
Mais yeah Lulu est là ^^
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Je crains effectivement que cela ne soit pas trop ton truc. 😉
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Je n’ai jamais lu l’auteur, mais ai acheté celui-ci après avoir lu pas mal de clin d’oeil à l’auteur sur ton blog justement. Hâte de le découvrir (surtout après cette chronique).
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J’adore Watts car il est à la fois bien documenté dans ses romans, mais également très « pédagogue », du coup, l’immersion fonctionne au diapason de la compréhension des enjeux de l’histoire.
J’avoue un certain parti-pris. 😉
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[…] Starfish de Peter Watts […]
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Il est dans ma pile automnale, et doublement grâce à toi, mille mercis !!!
Autant dire que j’ai hâte 😊
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C’est un bon bouquin et excellent pour découvrir Peter Watts!
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[…] un deuxième avis sur ce roman, je vous conseille la lecture des critiques suivantes : celle de Lutin sur Albédo, celle d’Olivier Girard sur le blog du Belial’, du Chien critique, du […]
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