Bifrost 97

Sabrina Calvo

Ce 97° numéro de Bifrost consacre son dossier à l’écrivaine Sabrina Calvo. Vous est-elle inconnue? Le cas échéant, un dossier complet se propose de rectifier cette lacune sur une personnalité fort attachante. Quant à vous jeter sur son oeuvre, cela dépendra évidemment  à la fois de vos attentes et de vos goûts.

 

Au Sommaire

3 Nouvelles

  • Baiser la face cachée d’un proton de Sabrina Calvo
  • Pensées et Prières de Ken Liu
  • Les Neufs derniers jours sur Terre de Daryl Gregory

Carnet de bord

  • Objectif Runes : les bouquins, critiques & dossiers
  • Le coin des revues
  • Utogate
  • Paroles d’éditeur

Le Dossier : Sabrina Calvo

  • Un (long) entretien
  • Comme des flocons de papier
  • Coucou acidulé

SCIENTIFICTION

  • « Diaspora », par Roland Lehoucq

Blabla

Le numéro s’ouvre sur l’attendu éditorial d’Olivier Girard. Il nous brosse un bilan de l’année littéraire 2019 en France, avec un constat sur l’abondante production. Il conclue sur une prédiction pessimiste habituelle ( 😉 ) . Mais, voilà que les événements semblent lui donner raison et propulser son écrit dans la sphère des prophéties! A moins que son héliographe lui ait fournit des données fiables quant aux temps à venir…

3 Nouvelles

  • Baiser la face cachée d’un proton de Sabrina Calvo

Baiser la face cachée d’un proton exige un certain doigté et une exceptionnelle coordination. Ce n’est pas que j’ai tenté la chose, mais forcément un titre comme celui-ci à de quoi émoustiller les neurones!

Je n’ai pas accroché à ce texte ni à l’histoire, ni au style. Il faut sans doute du temps pour ce familiariser avec cette plume expérimentale, créative certes, mais déstabilisante. La petite vingtaine de pages n’est pas suffisante pour réellement se l’approprier.

  • Pensées et Prières de Ken Liu

La famille Fort fait face à un drame familial brutal, Haley la cadette a été victime d’une fusillade lors d’un festival. Afin de sensibiliser les habitants sur la vente livre des armes à feu, la mère Abigail, accepte d’endosser un rôle « d’ambassadeur ». C’est le début d’une seconde épreuve presque aussi douloureuse que la perte d’un enfant.

Ken Liu signe avec Pensées et Prières une nouvelle coup de poing. Il démontre, une nouvelle fois, un brio remarquable dans la forme courte.  Il jumelle en 14 pages trois thèmes importants aussi bien par leur prééminence dans les sociétés que par le potentiel passionnel et sensible des sujets en question.

Évidemment, la vente libre des armes à feu est une des premières thématiques qui frappera le lecteur. Nonobstant le potentiel clivant de ces transactions, surtout aux USA, ce point apparaît comme un levier narratif. Ken Liu l’évoque de manière claire et précise, les circonstances du récit se chargent du plaidoyer. Alors, il lui est bien inutile d’insister, le lecteur est sensibilisé.

En effet, le drame qui touche la famille Fort est décrit de manière polyphonique, par les parents, la tante et la sœur de Halley. La peine, la difficulté à faire le deuil, à dépasser ce tragique événement prend de la force à chacun des témoignages.

Tous veulent conserver des souvenirs de l’être aimé, avec l’évolution de la technologie dans un futur proche, les moyens se diversifient. Ces personnes aspirent à revivre les moments qui comptent, cherchent même à modifier les dernières heures passées pour communiquer un attachement, pour laver le quelconque.

Ce besoin de mémoire, si proche du devoir de mémoire bien que personnel, pourrait s’apparenter à la novella de Ken Liu, L’Homme qui mit fin à l’Histoire. Les cheminements sont différents, les tons opposés avec, ici, une proposition empathique, alors que le court roman adoptait une approche clinique. En revanche, les similitudes sont fortes, sur ce besoin/devoir de mémoire, même si l’un est personnel et intime, alors que l’autre est national et collectif.

Enfin, Ken Liu évoque essentiellement la face cachée du net, « la dépravation humaine » qui agit avec « courage » et malveillance sous couvert d’anonymat. Il y dénonce une dérive pernicieuse, mais également un système basé sur l’hypocrisie, et des victimes qui pêchent par naïveté ou par conformisme.

  • Les Neufs derniers jours sur Terre de Daryl Gregory

Le premier contact suite à une pluie de météorite provoque une révolution en douceur. Daryl Gragory nous propose de suivre ces bouleversements dans une famille durant un siécle.

Très efficace et pertinent.

J’y reviendrai pour un spécial challenge Maki!

Carnet de bord

  • Objectif Runes : les bouquins, critiques & dossiers

Finalement, les livres qui rejoindront ma PAL sont peu nombreux, certains y sont déjà, d’autres sont lus, voire chroniqués.

Quelques candidats sont définitivement écartés.

  • Le coin des revues

Le maître sabreur ne frappe qu’une fois.

  • Utogate

Ma position épouse celle de Romain Lucazeau. Il exprime bien mieux que moi ce que j’ai pensé de cette passe d’armes. Ayant servi pendant 20 ans en tant qu’officier, et adorant la SFFF, je n’ai pas son expertise, mais une sensibilité certaine sur le sujet.

Les Forces Armées ont pour vocation de défendre, et le vocabulaire étant important, vous aurez noté le changement de dénomination de Ministère de la Guerre à celui de Ministère de la Défense. Les Armées cherchent à prévoir la nature des menaces futures depuis des lustres; ainsi, la pandémie actuelle s’avère un scénario figurant dans le Livre Blanc de la Défense.

Cette démarche n’est pas de la poudre de perlimpinpin destinée à d’auto-congratuler sur la prévoyance de certains généraux. Il s’agit d’organiser la mise en œuvre des opérations visant à contrer la menace, l’atténuer ou encore apporter un soutien tangible aux différents service de l’état ou à la population. De nombreuses configurations de crise y sont étudiées : inondations, pénurie d’énergie, explosions d’usines Seveso,… et bien sûr pandémie, outre les menaces classiques portant atteinte à l’intégrité de notre territoire national (métropolitain et outre-mer).

Nous ne pouvons pas dire que l’imagination soit le point fort des Armées, et il est plutôt judicieux de se tourner vers un public à la créativité débordante pour étudier ce qui pourrait nous tomber sur le coin de la figure. Judicieux en terme d’efficacité des scénarios, et judicieux sur le plan communication.

Je reconnais ne pas être totalement impartiale.

  • Paroles d’éditeur

Se pencher sur le monde de l’édition s’avère une riche source d’informations et de compréhension, essentiellement pour le lecteur étranger au milieu du livre.

Le Dossier : Sabrina Calvo

  • Un (long) entretien

Un long entretien qui permet de découvrir qui se cache derrière le plume. J’avoue que j’ai eu du mal à placer l’auteur pendant un moment, ne suivant pas la vie des écrivains. Aussi, le rapprochement n’a pas été immédiat et c’est cette interview avec laquelle j’ai commencé la lecture de mon Bifrost qui m’a mis les points sur mes « i ».

J’ai été très touchée par l’histoire personnelle de Sabrina, qui malgré son humour et une bonne part de dérision laisse transparaître de réelles épreuves. Le tout est exprimé avec un ton sincère, direct qui happe le lecteur. Chapeau madame!

  • Comme des flocons de papier

Le parcours de Sabrina depuis son premier roman Délius à Toxoplasma plutôt connu et reconnu dans la blogosphère.

  • Jonction et conjonction

Sabrina Calvo à travers le regard de son compère Fabrice Colin, un entretien intimiste qui confirme la sensibilité de l’écrivaine.

  • Coucou acidulé

Y sont abordés les recueils de nouvelles.

Le dossier donne un aperçu complet de la personnalité de Sabrina Calvo, ainsi que de son style d’écriture très personnel. L’expérimentation et la déstructuration sont au cœur de son œuvre, enfin, c’est ainsi que je le perçois.

 

SCIENTIFICTION

  • « Diaspora », par Roland Lehoucq

Un éclairage tout à fait pédagogique pour Diaspora de Greg Egan. Un livre pas facile à lire, et le Professeur se fait une joie de vous délivrer les clefs.

 

Ce 97° numéro de Bifrost consacre son dossier à l’écrivaine Sabrina Calvo. Vous est-elle inconnue? Le cas échéant, un dossier complet se propose de rectifier cette lacune sur une personnalité fort attachante. Quant à vous jeter sur son oeuvre, cela dépendra évidemment  à la fois de vos attentes et de vos goûts.

Bifrost est autorisé à me faire un peu de pub! Ou me payer des stabilos pour mon prochain abonnement, c’est que je les use…

Un peu surprise  ici :

Le lundi, c’est chez le Maki!

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13 réflexions sur “Bifrost 97

  1. Non mais là, le covid-19, le confinement ET EN PLUS le stabylotage du Bifrost, c’est trop pour moi. Quand on aura vaincu le virus, faudra tout de même se pencher sur cette propension à la dégradation de biens et de santé mentale des rédacteurs de Bifrost que tu as 😀

    Sinon, oui, j’ai pensé à votre cercle de lecture GGK en écrivant la fin de la critique de Voile vers Sarance 😉

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  2. La reine du fluo est de retour !!

    J’attends le billet suivant et j’a noté que le Ken Liu est encore un bon texte. Ca tombe bien, je vais pouvoir le lire grâce à un toutou commun. (Honte à moi, je ne suis pas un fan de la revue Bifrost ! J’ai encore celle dédié à la Lune que j’ai juste feuilleter… :-/ )

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  3. Ah oui, quand même! Le stabilo d’Albédo n’est décidément pas une légende!!
    Allez je suis sûr que tu disposes de deux exemplaires: celui pour ta bibliothèque, et le modèle commenté 🙂
    Pour la surproduction, je crois qu’on est tranquille maintenant (humour glauque)

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  4. j’ai adoré tes photos avec tes annotations ! samedi je publie l’interview que j’ai faite de l’illustratrice de la couverture, Chloé Veillard, et mon avis de la revue suivra, je ne manquerait pas de linker vers ton article. C’est marrant de voir là où on est d’accord et là où l’on diverge 😉 j’avais déjà mis de côté ton super article très détaillé sur la nouvelle de Ken Liu qui a été un coup de coeur aussi, tu l’as juste recopié ici je crois ? Bref merci pour l’article c’est sympa d’avoir l’avis détaillé des autres.

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  5. « Je n’ai pas accroché à ce texte ni à l’histoire, ni au style. » -> pas tout compris à l’histoire mais par contre j’ai beaucoup aimé le style. Faudra que je me penche sur ses textes longs.

    Ma nouvelle préférée du recueil est celle de Daryl Gregory. J’aime beaucoup sa vision sur le temps long alors que souvent les romans dans la veine postapo se déroule sur un laps de temps somme toute assez court. Ca fait écho au réchauffement climatique aussi.

    Un bon numéro ^^

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