Le Bélial
Ken Liu séduit, charme, ensorcelle, subjugue son lectorat quelque soit la forme adoptée. Roman, nouvelle, novella, traduction, aucun format ne le prend en défaut. Si un exercice de style le met en lumière, c’est sans doute le récit contracté, qui exploite davantage l’explosivité de ses idées. Ken Liu a permis à de nombreux lecteur d’opérer une lente mutation et maturation dans leurs goûts en la matière. Amatrice affirmée des romans, et même des pavés, l’auteur est sans doute celui qui m’a convertie à ces textes courts et contraints avec beaucoup de bonheur.
Je vous propose une chronique d’un de ses récits dans l’attente de meilleurs jours, et de la fin de la lecture du recueil, Jardins de Poussière, la nouvelle éponyme.
Le Sarira fonce à travers les étoiles avec à son bord des colons spécialisés dans différents domaines nécessaires à l’établissement d’une tête de pont humaine sur une planète habitable. Cette mission possède les risques et les espoirs d’un pari étudié.
L’Intelligence du bord, la réveille à l’aube d’un été qui sera bref, avant de connaître un long hiver de douze années. La raison de sa sortie d’hibernation est des plus pragmatiques : l’appareil s’est posé avec brutalité sur ce nouveau monde glacé. Les panneaux d’alimentation électrique se couvrent de poussière… elle s’avère la moins indispensable du groupe, elle, l’artiste.
Ken Liu décrit ce texte de la façon suivante: « nouvelle très brève sur le sujet le plus grandiose de toute la SF : l’océan illimité du cosmos, où les étoiles ne sont que des points de lumière et où la vie peut paraître plus insignifiante qu’un grain de poussière.«
Et, avec ce Jardin(s) de Poussière, il nous montre comment avec poésie et élégance remettre ce grain de poussière, cette insignifiance au coeur de l’équation, ou pourrais-je dire, il démontre l’art de renverser les « conventions » (ou les logiques). Dans ce texte court, c’est l’inattendu, le geste hors de la norme ou des prévisions qui va inverser la situation. Avec l’auteur, ne vous attendez pas du farfelu loufoque, il préfère la geste aérienne, la pureté et l’économie de la beauté pour bousculer les habitudes.
Il nous offre ainsi en quelques pages une nouvelle qui va suspendre le temps, dans un moment de grâce, piégeant le lecteur « entre les couches que forment ses structures, affirmant leur nature ondulatoire, ce qui crée une interférence visuelle, jusqu’à ce qu’un azur scintillant émerge.«
Je tiens également à souligner le travail de traduction de Pierre-Paul Durastanti qui a su en conserver toute la poésie et la légèreté, (et un bravo avec le passage quantique qui reste magique). J’y reviendrai plus en détail lors de la chronique du recueil.
Le texte introductif et titre du recueil affiche l’ambition de Ken Liu, il nous invite à penser en dehors des cadres et des consensus. L’auteur souhaite s’approprier les grands thèmes de la SFFF et nous en proposer un point de vue unique et inusité. Ce premier Jardin(s) de Poussière d’essence asiatique s’avère une entrée en matière gracieuse et brillante.
Ce texte est pour vous si :
- vous aimez les textes beaux
- vous aimez les textes intelligents
- vous aimez les textes poétiques
je vous déconseille
- vivement de ne pas lire Ken Liu
- je suis armée…
C’est lundi!!!! Et le lundi, c’est chez le Maki!
Je n’ai lu quel le premier texte pour l’instant et c’est juste divin. Poétique et époustouflant.
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nous sommes bien d’accord. Sublime.
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Et attendez d’être arrivés à la fin. Vous verrez… Ca déchire méchamment.
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Bon bah si tu es armée, je n’ai plus le choix que de l’ajouter à ma pal 😁😜
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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Merci. 😉
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Merci ! 😉
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De rien! 🙂
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J’avoue ! Je n’ai jamais lu Ken Liu ! Pas une ligne. Rien.
Mais on m’en dit tant de bien – et ce billet en rajoute une couche – qu’il va falloir le mettre dans la PàL. Bon, d’accord, sous la menace, tout en haut.
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[…] Jardins de Poussière de Ken Liu – La nouvelle […]
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Pas encore lu, en fait je le garde en réserve un peu comme le dernier pot de miel ou la dernière tablette de chocolat xD
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[…] envoie du lourd aux quatre coins du cosmos aussi chez : FeydRautha, Nicolas Winter, Lutin82 (nouvelle éponyme), Apophis (Sept Anniversaires), Célindanaé (idem), Dyonisos (pareil), le Chien critique […]
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T’es armée ?? Carrément ?? ^^
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Il est dans ma PAL, il faut que je l’en sorte!
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