Hell Creek – C. Robert Cargill

Albin Michel Imaginaire

Nouvelle

« Il y a soixante-cinq millions d’années la mort rampante est tombée du ciel sous la forme d’une nuée spectrale. Elle a tout détruit sur son passage : les arbres ont pris feu, les roches ont explosé, les bêtes ont péri, brûlées, déchiquetées.

Tricératops a vu son peuple disparaître, elle est sans doute la dernière de son espèce. Réfugiée dans une caverne exiguë, elle a faim, elle a envie de sortir. Mais tout danger n’est pas écarté. Des tyrannosaures rôdent… »

Hell Creek est un site paléontologique des États-Unis, célèbre pour sa richesse en fossiles avec notamment ceux de dinosaures. La présence d’iridium est un élément fréquemment souligné et qui ne peut qu’attiser la curiosité des lecteurs de SFFF tout comme elle le fait avec les chasseurs de météorites (et accessoirement les scientifiques). (L’iridium est présent en abondance dans les météorites).

Forts de ces précieux détails, c’est doté d’un autre regard que vous vous pencherez sur la nouvelle de C. Robert Cargill dont le titre se pare d’une saveur nouvelle. « La Crique de l’Enfer » réserve effectivement un accueil terrorisant à ceux qui arpentent ces contrées sauvages et chaotiques.

Elle est tombée du ciel, a fait trembler la terre, corrompu l’oxygène, dévasté les forêts et réduit la vie de bien des êtres en cendres. Il s’agit sans doute du plus célèbre astéroïde après le vengeur Apophis!

Je vous conseille de lire ce texte sans vous penchez sur le résumé éditeur qui révèle trop rapidement un des leviers principal de l’histoire.

Ainsi, vous serez certes dérouté par la tournure initiale de la nouvelle qui « ne fait que  » relater les épreuves d’un survivant de cet enfer, un Tricératop face à la rareté de la végétation, sa ressource alimentaire. Et surtout, vous découvrirez sa lutte pour éviter de finir comme en-cas de luxe à des T-Rex en proie à une faim tenace.

Poser ainsi, le texte paraît assez simple, voire simpliste. Certes, la nouvelle ne révolutionne pas le format court, pourtant il y a quelques trouvailles qui accrochent le lecteur, et un sens du timing qui pousse à tourner les pages.

J’insiste sur le point suivant : ne lisez pas le résumé éditeur, car s’interroger sur que « diable » se passe-t-il suite à la chute de cette météorite fait partie de l’intérêt du texte et de comprendre de quoi il retourne (à mi-texte) certainement. La suite est dans la veine survivaliste au Crétacé, le danger est omniprésent et fulgurant. Les frissons sont garantis et la chute, sans réelle surprise plaisante.

Dans ce récit apocalyptique, l’absence de l’homme est à relever et trouver – enfin – un texte de cet ordre sans que l’humanité soit la cause de tous les maux (et les mots) s’abattant sur notre planète est rafraîchissant. Difficile d’échapper à une bonne dose d’anthropomorphisme, cependant  (ma petite réserve); ce récit en aurait été que plus remarquable.

Hell Creek est un bon texte survivaliste qui propose un cadre et des protagonistes inusités. Excellente mise en bouche, pour découvrir la plume de l’auteur avant de s’attaquer au tout nouveau Un Océan de Rouille!

Et les éditions Albin Michel Imaginaire ont le bon goût de le proposer gratuitement sur leur site.

Ce récit est pour vous si :
  • vous recherchez des textes courts
  • vous souhaitez lire un texte apocalyptique avec cadre un peu plus original.
  • vous êtes séduit par les dinosaures
je vous le déconseille si :
  • Quoi, il n’y a pas de magicien ?!!!
  • vous ne supportez pas l’anthropomorphisme, même à petite dose!

 

ET j’ouvre mon bal avec Le Projet MAKI

15 réflexions sur “Hell Creek – C. Robert Cargill

  1. Je ne suis pas trop Dino…
    Je pense que je vais passer mon tour mais merci à Albin Michel Imaginaire de nous proposer ce texte gratuitement.
    Maintenant j’attends ton avis sur Un océan de rouille

    Et merci pour ta participation

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  2. L’apocalypse, ce n’est pas trop ma tasse de thé. Mais pas d’humains et, surtout, des dinosaures ? Il faut que je tente l’expérience !
    Baroona, qui ne lit (presque) jamais les résumés éditeurs et se dit que c’est une chance sur ce coup-là.

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