Engaging the ennemy – Elizabeth Moon

Vatta’s War, tome 3

Lecture VO

Cette chronique fait suite à Marque and Reprisal de la saga Vatta’s War qui se déroule sur 5 tomes. S’agissant d’un récit intermédiaire, à la fois  numériquement et dans la dynamique, Engaging the ennemy souffre de défauts classiques au volumes de transition : une certaine « routine » dans les dynamiques ainsi qu’une grosse temporisation dans l’intrigue principale.

Nous allons voir cela plus en détail. Sachez, qu’il est à ce stade impossible de passer sous silence certaines révélations des tomes précédents; toutefois, vous n’apprendrez rien de plus que ce que vous pouvez découvrir en lisant la quatrième couverture avec le résumé éditeur.

Un point sur la situation de Kylara

Suite aux attentats sanglants et meurtriers qui ont anéanti la famille Vatta et ses intérêts commerciaux, Kylara se retrouve seule à tenter dans un premier temps de survivre avant de se remettre financièrement sur les rails. Les raisons de cette boucherie lui sont inconnue tout comme au lecteur.

Son paternel, fondateur et PDG (Ici, il ne s’agit pas du Pourfendeur De Gonades) de la flotte commerciale Vatta, lui a confié une mission qu’elle goûte peu. Elle doit conduire un vieux coucou spatial à sa dernière escale –  la bien nommée Lastaway, tel le vieil éléphant rejoignant le cimetière de ses sages compères.

Notre jeune femme décide de prouver qu’elle mérite plus de considération de la part de son géniteurs et de ses sbires, et décide de « sauver » le vaisseau de ce sort funeste. Pour ce faire, il lui échoie de trouver les finances nécessaires à une remise à niveau de la vieille bécane dame. Elle accepte un contrat assez juteux qui impose de se dérouter. Bien lui en a pris, car elle échappe ainsi à la vague qui décime promptement la quasi totalité de sa famille.

Plus tard, elle a le bonheur de retrouver sa soi-disant écervelée – pas si écervelée que cela – de cousine Stella en affaire avec un homme plus ou moins recommandable, Rafe. Mais les assassins sont sur leur piste, et cherchent à anéantir TOUS les Vatta, corps et biens.

A toutes les deux, elles parviennent à se sortir d’affaire et y gagnent un second vaisseau….

A la fin du tome précédant, leur chemin diverge.

Un tome qui joue la montre

Le récit d’Engaging the ennemy n’est pas ennuyeux même si l’on sent qu’Elizabeth Moon tire quelque peu à la ligne. Les deux cousines se courent après, allant d’une destination à une autre. Certes, le danger est bien présent avec des pirates qui infiltrent les différents systèmes que nous visitons. Cependant, la tension a disparu, le lecteur n’est pas assis sur le bord de son fauteuil, le cœur battant, sentant son héroïne sur le fil. Péripéties et rebondissements sont bien au rendez-vous, le tout bien emballé, l’action rythmée par quelques affrontements, mais sans enjeux véritablement ressentis.

Contrairement aux autres tomes, où nous étions maintenus sur le qui-vive, Kylara ne semble jamais sur le point de se faire gober toute crue. La situation ne peut pas lui échapper, ou presque.  C’est essentiellement en cela que ce périple galactique, certes animé, n’apparaît pas vital dans le cycle de Vatta’s War.

Nous en apprenons davantage sur l’opération majeure qui a ciblé les Vatta, et qui cherche à déstabiliser l’échiquier galactique tel qu’il est connu. Or, tout ceci aurait pu se placer dans les tomes qui encadrent ce volume.

Et puis, nous avons les aventures de l’espionne dandy de tante qui offre quelques moments de bravoure et d’humour. L’enthousiasme se tempère tant elles sont à peine crédibles, malgré les cures de jouvence promises dans quelques siècles….

Des personnages décevants

Stella la cousine vient de connaître une fracture de sa psyché, ou du moral. Peut-être le stress post-traumatique lui  fait voler sa personnalité en éclat ? Je ne saurais dire. Elle est étonnante et geigne toutes quatre pages car sa cousine ne l’attend pas, en fait à sa tête, ne la concerte pas, risque de lui piquer son Rafe, ect… Épuisante!

Bon sang! Jeune damoiselle! Vous êtes en guerre et tentez de sauver vos miches et celles des quelques rescapés de la première vague d’assassinats! des baffes! Ou une méga claque de bon fonctionnement pour remettre les idées en place!

Je ne reviens pas sur le cas de la tante ultra-cool et tout aussi douée que James Bond à ses meilleurs jours… Et n’évoque même pas les personnages secondaires qui font office d’ectoplasme ici.

Tout est à jeter, alors?

Cela pourra vous paraître contradictoire, mais la réponse est non. Déjà, il s’agit d’une analyse à froid. La  matière grise s’est plongée dans les volutes de neurones, émergeant de l’enchaînement de l’action lavée de toute frénésie. SI,si.  Aussi, est-il plus facile de constater que l’ensemble n’a guère bien avancé.

Quant à la chère tante, la voir tataner du vilain comme une pucelle sous amphétamine est assez jouissif, tout comme de la voir serrer les dents comme Druss, La Légende insensible à la douleur ou presque.

Pour faire court : heureusement, Kylara sauve la partie. Certes, elle participe grandement à l’issue de l’intrigue, mais ce n’est pas ce que j’entends ici. Notre héroïne joui d’une belle construction. Ses réactions sont cohérentes, son cheminement personnel tout autant. Elle est la force de Vatta dans les faits, et aux yeux du lecteur. Elisabeth Moon évite de nous en faire une héroïne bad-ass qui défonce tout sur son passage, ou de verser dans l’anti-héros si à la mode ces temps-ci.

Kyra développe des traits de caractère qui ne la séduisent pas, sachant que pour l’instant ce détachement ou bien encore sa soif d’adrénaline dans le danger peuvent la conduire sur une mauvaise pente. Or, elle est dépendante de ses différents ressorts psychiques en ce moment…

Un tome en demi-teinte, loin d’être déplaisant mais qui laisse un tantinet sur sa faim.

Les autres tomes :
  1. Trading in Danger
  2. Marque and Reprisal
Ce livre est pour vous si :
  • vous aimez le space-opera bourré d’action
  • vous aimez les intrigues emberlificotées
  • Si vous aimez les personnages féminin avec du mordant – comme notre chien!
je vous le déconseille si :
  • Vous ne supportez pas les sagas
  • Vous souhaitez de la SF philosophique
  • les romans un peu techniques vous soûlent….
Autres critiques :

Lianne

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illustration : Jonathan Berube

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SSW

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